A deux jours d'intervalle, notre pays a donc "fêter" deux tristes anniversaires.
Le premier est une institution depuis 1920, année où, sous pression des survivants de la boucherie de 14-18, le gouvernement français a rendu fériée la commémoration de l'armistice. Ce 11 novembre 2016 voyait donc le 100e anniversaire de la bataille de Verdun et permettait aux jeunes générations de connaître ces années d'horreur.
Comme tous les ans, j'ai pu accompagner des enfants de mon école lors de cette cérémonie. Et même si je déplore qu'il n'y en ait pas eu énormément (je passe sur les excuses les plus bidons venant de la part de parents qui trouvent ces commémorations stupides, inutiles, imbéciles, nationalistes...), c'est toujours rassurant de voir que les enfants présents auront une petite pensée pour les soldats tombés et qu'ils sauront pourquoi il y a un Monument aux Morts ou un carré militaire.
Le deuxième est, hélas, une nouveauté puisque le 13 novembre fut la date choisie en 2015 par des terroristes islamistes pour ensanglanter Paris. 130 morts, des centaines de blessés et la confirmation que , non, notre pays ne sera pas épargné par une guerre menée par des lâches contre des gens sans défense.
On aurait pu croire à une vraie prise de conscience. Je crains qu'elle n'ait pas vraiment eu lieu. Tout d'abord, on a encore droit à cette culture méprisable de l'excusite envers les terroristes. Désolé, mais je n'accorde pas la moindre excuse à des types qui investissent une salle de concert pour tirer sur une foule désarmée. Qu'on leur ait volé leur nounours ou qu'ils estiment être des damnés de la terre ou des victimes d'une société raciste et xénophobe ne change absolument rien ! Tuer au hasard n'a rien de glorieux. On a rappelé le souvenir des morts du 13 novembre, mais on a peu parlé de l'origine religieuse des tueurs. Le padamalgame fonctionne toujours à plein et il ne faut surtout pas froisser une partie de la population, surtout quand des élections approchent à grand pas.
On peut néanmoins s'estimer choquer par cette négation du danger. Après Paris il y a eu Nice et ses 85 personnes écrasées. Il y a eu meurtre d'un prêtre dans son église, assassinant d'un couple de policiers à leur domicile. Il y a encore et toujours glorification du djihad dans certaines banlieues. Mais même ainsi, au lieu d'un discours fort, on a eu droit à de l'eau tiède, de la repentance, des excuses envers les "discriminés" du 13 novembre, ceux qui ne descendent jamais dans la rue pour protester contre le terrorisme islamiste, mais qui portent plainte à la moindre occasion si on a le toupet de critiquer leurs coutumes vestimentaires.
Déception aussi pour la ré-ouverture du Bataclan. Je ne comprends pas pourquoi des "VIP" politiques ont été invités au concert de Sting. Que l'on soit clair ! Qu'il y ait des politiques lors de la ré-ouverture de la salle peut se comprendre. Car même si on peut leur reprocher leur incapacité à prévoir les évènements (mais qui le pouvait vraiment ?) ou leur coupable passivité devant une invasion islamiste pourtant dénoncé de longue date, il est logique que des représentants de la ville soient présents pour une ré-ouverture si symbolique.
Mais avait-il vraiment besoin d'être présent durant le concert, aux meilleures places ? Non !
Passons aussi rapidement sur la polémique du refoulement ou pas de Jesse Hugues, leader des Eagles of death metal. Si refoulement il y a eu, ce n'est pas à la gloire des propriétaires de la salle. Si il n'y a pas eu refoulement comme l'affirme le chanteur du groupe (qui voulait juste voir la salle ré-ouverte), alors on peut se demander quel intérêt de faire une telle annonce. Veut-on encore punir le groupe pour ses propos polémiques , qui leur ont déjà valu de voir plusieurs annulations de concerts dans l'hexagone ?
Et quand on sait que Jesse Hugues a pris parti pour Donald Trump, selon certaines sources US, ll est clair que son groupe n'est pas prêt de revenir jouer dans les festivals bobos de notre pays.
Le 13 novembre, 130 personnes étaient assassinées en plein Paris. Un an après, je ne pense pas que tout le monde l'ait vraiment compris.