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16 mai 2017 2 16 /05 /mai /2017 06:28

Macron avait promis des nouvelles têtes ! Il  a (presque) tenu sa promesse pour le premier ministre. Car si Edouard Philippe n'est pas un perdreau de l'année, on ne peut pas dire qu'il soit un visage ultra connu ou un vieux routier de la politique. Maire du Havre depuis 2010 (ville qu'il prend à 39 ans), Philippe a commencé sa carrière à gauche avant de se découvrir une âme de Juppéiste, ce qui, en passant, ne constitue pas un énorme grand écart.

 

Mais le principal n'est pas là. Après avoir siphonné le PS et réduit le parti majoritaire des 5 derniers années à sa portion congrue (6,5% à une présidentielle, du jamais vu depuis les années 60), et mis le Modem sous sa coupe, Macron s'attaque à la droite.

 

Evidemment, il n'a pas pris une tête de liste , un Juppé ou un Lemaire. Le procédé aurait été trop gros et cela n'aurait pas cadré avec sa volonté de renouvellement. Mais en prenant Philippe, il jette un gros pavé dans la mare, s'inspirant de l'ouverture de Nicolas Sarkozy.

 

Coup de maître ? oui, parce que les Républicains vont avoir du mal à s'opposer frontalement à un homme issu de leur rang. Alors bien sur, on peut facilement ressortir les propos de Philippe qui critiquait Macron de manière très vindicative en janvier. Mais vu que tout le monde a tout dit sur le nouveau président, on ne peut pas dire que cela soit vraiment un scoop. 

 

Du coup, une partie de la droite se crispe, crie à la trahison, au scandale, menace d'exclure. Il est vrai que Macron a choisi un homme plus proche du centre que de la ligne Fillon. Ouverture , mais trop quand même. Ses électeurs ne l'auraient pas accepté, même s'ils ont déjà du avaler quelques couleuvres.

 

La composition du premier gouvernement verra si Macron continue son offensive tout azimut de reconstruction du paysage politique. Et les législatives pourraient bien lui donner une majorité si les Français décident de le suivre sur cette voie. Les partis traditionnels n'existeraient plus, la droite se recomposerait sans doute en agglomérant des éléments du FN et la gauche se radicaliserait sous l'impulsion d'un Mélanchon. 

Après, la réussite ou pas de Macron passera par les mesures dont il a parlé durant la campagne. S'il redresse le pays, on pourra acter la naissance d'une nouvelle ère politique à la nomination de Philippe. S'il échoue, on reviendra sans aucun doute aux anciennes méthodes, la nature ayant horreur du vide.

 

En attendant, nul ne sait si Macron sera le sauveur que la presse nous vend depuis des mois, mais pour ce qui est de dynamiter un paysage figé depuis presque 30 ans, chapeau l'artiste !

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commentaires

L
Etonnant, vous devenez macroniste ! Vous allez bientôt prendre votre carte à la république en marche. C'est sûr que Macron est, pour l'instant en tout cas, en bien meilleure posture que le président américain !!
Répondre
D
Pas vraiment ! Je loue simplement cette capacité à faire exploser les parties, à faire se déchirer entre eux la "vieille" garde politique...<br /> <br /> Trump ? Ah, oui, le président qui vient de conclure un contrat délirant avec l'Arabie Saoudite...