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1 juin 2017 4 01 /06 /juin /2017 07:22

La moralisation de la vie politique est en marche nous dit-on. Mais aux vues des couacs qui émaillent la mise en place du nouveau gouvernement (dont on ne pas dire que l’efficacité, pour le moment, soit là, l’exécutif semblant attendre le résultat des législatives pour agir, peu d’annonces ayant été faites, à la différence des précédents mandats), il est clair que changer la politique n’est pas si simple que cela.

 

On pourra s’interroger sur le traitement médiatique de ces nouvelles « affaires » . Alors qu’un Ferrand n’avait pas de mots assez durs envers Fillon, le fait que lui aussi soit soupçonné donne subitement des pudeurs à la presse. Pas de gros titre du canard, pas d’appel à la démission de la part de nos ténors médiatiques (je ne parle pas de l’opposition qui, et c’est de bonne guerre, n’a pas manqué de le faire) et bien entendu, une cohorte de bien pensant nous explique que « oui, mais là, c’est différent. Les sommes sont moins importantes, la durée moindre, et puis c’est un vrai travail, et puis Ferrand il est gentil et n’a pas de gros sourcils »… L’adage « Qui vole un oeuf vole un boeuf » ne s’applique qu’à la droite. A gauche, tout est excusable, c’est bien connu.

 

Etonnement aussi devant la discrétion de l’enquête envers Marielle de Sarnez. L’enquête qui la vise (une affaire d’abus de bien social présumé d’embauche d’adjoint parlementaire européen) a été lancée en mars dernier. Mais elle n’aurait été prévenue de l’ouverture de l’enquête que très récemment. Et par ricochet, la presse aussi. On est loin des procès verbaux jetés en pâture à la presse de l’affaire Fillon. Certes, de Sarnez n’est pas candidate à la présidentielle, mais là aussi, la différence de traitement étonne.

 

Lors du mandat de Hollande, ce dernier nous avait promis une république irréprochable. On sait ce qu’il en a été, même si, hasard sans doute, la majorité des scandales ont été ignorés ou minorés. Rien que le salaire de son coiffeur aurait été une énorme déflagration s’il avait été celui de Sarkozy. Mais ce brave artisan du ciseau a eu la chance de travailler pour un président de gauche.

 

On pourrait aussi parler des conseils de la secrétaire d’état , Marlène Shiappa, pour obtenir un arrêt maladie qu’elle avait exposés dans un livre il y a quelques années. De merveilleuses recettes pour frauder la sécu sans en avoir l’air et se déculpabilisant totalement. Je ne pense pas que cela soit répréhensible pénalement (quoique), mais d’un point de vue « moralité », cela se discute !

 

Sans oublier Bayrou sous le coup d’une mise en examen, dont il ne s’était absolument pas vanté quand il tapait à bras raccourci sur Fillon. Il est vrai que la devise du Modem c’est « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». D’ailleurs, ne nous avait-on pas dit que tout ministre devait renoncer à ses fonctions exécutives ? Bayrou a du oublier car il est toujours maire de Pau.

 

Emmanuel Macron a beau le claironner : à moins de choisir des gens absolument irréprochables depuis au moins 5 générations (vu qu’on continue à critiquer , par exemple, les choix du grand père de W.Bush durant la dernière guerre mondiale), il aura forcément des canards boiteux dans son entourage.

 

Mais s’il fait comme Hollande, c’est à dire ne pas s’en séparer, alors on pourra dire que sa moralisation de la politique n’aura été qu’une mascarade de plus, une promesse non tenue supplémentaire. Il aurait cependant tort de se gêner vu que la presse, en pleine macromania ne fera rien pour mettre en avant ces « petits » soucis d’intendance.

 

En attendant, la campagne des législatives est bien molle. Comme si tout le monde s’était déjà résigné. Baroin nous a ressorti le front républicain qui a toujours fait perdre la droite (mais pas la gauche, rappelez vous 1997), Mélanchon se prend toujours pour un révolutionnaire mais cherche surtout à avoir un groupe à l’assemblée pour « peser », ce qu’il ne fera évidemment pas. Quand au Front National, le scrutin à 2 tours lui étant défavorable, on aura droit pendant 5 ans de plus à une opposition frontiste de pacotille (rappelons que Marine Le Pen n’a rien dit sur les rythmes scolaires ou le mariage pour tous).

 

Le PS ? A part chercher à limiter la casse, on ne voit pas non plus ce qu’il pourra faire après le 18 juin.

 

En fait, seul En Marche semble avoir un semblant de dynamique, mais à 10 jours du premier tour, on ne pas vraiment dire que la campagne ait commencé !

 

Le problème est que si Macron a une majorité franche, il mettra en oeuvre son programme, celui que les Français n’ont pas lu et qui, lorsqu’ils l’auront expérimenté, risque fort de leur déplaire !

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commentaires

M
Toujours complètement en phase avec vous !
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