Greta prise à son propre piège.

Ecartons tout de suite un possible malentendu : je n'ai rien contre Greta Thunberg. Même si je ne suis pas d'accord avec ses idées et son catastrophisme , et même si je soupçonne les personnes qui l'entourent de la manipuler dans d'autres buts que l'écologie, on ne peut dénier à la jeune suédoise de ne pas aller au bout de son raisonnement.  

Ce qui me gêne, c'est plus sa volonté de "sécher" l'école. Dans un monde où des millions d'enfants n'ont pas accès à l'éducation, je suis toujours circonspect quand on peut se payer le mépriser

Elle refuse l'avion, transport qu'elle juge trop polluant, et décide donc de se rendre en Amérique par le bateau. Passons sur le fait qu'il a fallu changer d'équipage et que celui-ci a du venir...en avion. Passons aussi sur le fait que le voyage est sponsorisé par une sorte de nébuleuse bien opaque et qu'elle n'a pas fait la traversée sur un navire minable, mais sur un yacht que seul les millionnaires peuvent se payer.

Présente sur le continent américain depuis septembre, son but n'était pas que de lancer des foudres apocalyptiques à l'ONU ou de porter plainte contre la France pour "inaction écologique" (un bien beau remerciement pour notre pays qui l'avait accueilli en grande pompe à l'assemblée nationale) mais surtout d'assister à la Cop 25 sur le climat au Chili. Elle l'avait prévu de s'y rendre en voiture électrique. Elle se réjouissait d'ailleurs de "visiter l'Amérique centrale et l'Amérique du sud" , preuve que  l'engagement écologique n'est pas que son but. Après tout, autant profiter de la manne financière qui l'accompagne depuis plus d'un an pour faire un peu de tourisme...

Pas de chance, la Cop 25 ne se tiendra pas au Chili mais à Madrid, ce qui va d'ailleurs obliger des milliers de personnes à modifier leur plan. Mais pour Greta Thunberg, la situation est un vrai casse tête. Vu qu'elle refuse de prendre l'avion, elle  a besoin de re-traverser l'Atlantique dans l'autre sens et de revenir en Europe avant le 2 décembre. Elle a donc lancé un appel à l'aide dans ce sens.

Prise à son propre piège donc, elle est en train de se rendre compte que, passé l'emballement médiatique, son cas intéresse déjà moins les grands médias mondiaux. Il est vrai qu'elle n'a pas obtenu le prix Nobel de la paix (un objectif que ses soutiens avaient tout en haut de leur liste) et que le soufflé est retombé d'un coup d'un seul. 

On peut aussi se demander pourquoi les "mécènes" qui l'ont amenée en Amérique n'ont pas prévu son retour.  Après tout, quand on a de l'argent, on peut sans doute organiser un voyage en yacht assez rapidement, non ? 

Cet appel a suscité pas mal de moqueries sur les réseaux sociaux et de la part de ses opposants. Pour ma part, je ne tiens pas à m'y associer. Comme je l'ai dit, elle ne tient pas à brader ses convictions, même si, une place dans un avion de ligne ne pollue sans doute pas tant que cela, le bilan carbone étant partagé entre tous les passagers. Ceux qui profitent de sa mésaventure pour se moquer de son handicap (elle est atteinte du syndrome d'Asperger) feraient mieux de méditer sur leur notion de tolérance et réfléchir à la phrase "Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l'on te fasse". 

Reste que cette affaire montre bien les limites de ce genre de "gadget" médiatique. On nous a vendu du Greta tout l'été, sans vraiment chercher qui se cache derrière elle, quelles zones d'ombres elle abritee, même si certains médias indépendants, l'ont fait. De très bonnes vidéos sont disponibles sur Youtube. Mais passés donc l'emballement et la surexposition, elle subit les aléas de toute personne devenue célèbre d'un seul coup : la lassitude. Notre société aime bien ce dicton "On lèche, on lache, on lynche". 

Il va donc être intéressant de voir comment ça se terminer cette histoire. Va-t-elle trouver une solution et ne pas se parjurer ? Va-t-elle devoir avaler son bonnet et prendre un avion ? et surtout que va-t-il vraiment rester de ses imprécations et ses discours ?