3 décembre 2007
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Chavez demandait des pouvoirs étendus : briguer un nombre illimité de mandats,le droit de censurer la presse en situation de crise, le contrôle de la banque centrale et pour faire passer la pilule la réduction à six heures de la journée de travail.
C’est un pari perdu pour Chavez. Les réformes constitutionnelles proposées par le président vénézuélien ont été rejetées par 51% des électeurs. Le taux de participation était à peine de 56%.
Les Vénézueliens , conscient de l'impasse dans laquelle les conduit leur président démagogue ont donc refusé une situation à la Palpatine (Revoyez donc L'attaque des Clones si vous ne comprenez pas cette phrase)
Chavez a toutefois assuré qu’il continuerait «sa bataille pour construire le socialisme». Reconnaissons lui le mérite de respecter (pour le moment) le verdict des urnes. Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment le choix, n'ayant pas encore la puissance et l'impunité scandaleuse d'un Poutine. Il est vrai aussi que dans les derniers jours l'opposition a su s'organiser et faire des manifestations très importantes.
Chavez a, de plus, multiplié les erreurs ces dernières semaines : rupture diplomatique avec l'Espagne, échec de sa médiation avec les Farc, humiliation par le roi d'Espagne (la phrase culte est devenue la sonnerie de portable la plus téléchargée chez nos voisins ibériques) et sa dernière tentative de faire bloc autour de "l'ennemi américain" à qui on va "couper le robinet" du pétrole est apparue comme un acte désespéré !!
Désormais , le peuple vénézuelien est à la croisée des chemins : il lui fait désormais se débarasser , dans la légalité, de ce clown qui mène le pays au désastre et qui déstabilise l'Amérique Latine. Castro et Molares ont du soucis à se faire...
Changeons de continent pour nous intéresser à l'autre scrutin du week end.

Comme prévu, Vladimir Poutine avec 63,5% des suffrages selon des résultats préliminaires partiels, pour son parti «Russie unie», a largement gagné les Législatives et fait un bond phénoménal par rapport aux législatives de 2003 (37,57%). Les communistes arrivent en deuxième position, avec 11,3%, confirmant leur inexorable érosion depuis la chute de l’URSS. Il est d'ailleurs amusant de constater de voir que ce sont eux qui désormais en sont réduits à dénoncer les tricheries (sans aucun doute réelles) du maître du Kremlin , tricheries qu'ils utilisaient sans vergogne quand ils étaient au pouvoir. La roue tourne !!
Au total, quatre partis franchissent a priori la barre des 7% requise pour siéger au Parlement : en plus de «Russie unie» et du PC, les ultranationalistes pro-Kremlin (LDPR) de Vladimir Jirinovski (10%) et le parti de gauche pro-Kremlin «Russie juste» (7%). Un total de 84% pour Poutine donc qui ne peut plus se représenter comme président mais dont la victoire comme chef de parti lui donne toute légitimité pour être premier ministre. A moins bien sûr, que cette nouvelle chambre ne modifie la constituition.
Les vrais opposants (en sus du PC, dont Poutine fut membre en même temps que son passage dans le JGB) sont laminés : Labloko a 1,2% des suffrages et le SPS 1,1% !!
Le taux de participation est de 60% (mais 99% en Tchetchenie !!).
L'élection n'a pas été observée par l'OSCE mais les opposants dénoncent des magouilles de toutes sortes : votes multiples, cadeaux aux électeurs, bourrages d'urnes... Pour la petite histoire, Chavez a, semble-t-il tenter de bidonner les élections, mais s'y est moins bien pris que Poutine.
Comme quoi, avoir fait ses armes dans le KGB est un atout quand on vise le pouvoir suprême et sans partage.
Cela dit, les deux scrutins d'hier montre qu'un peuple peut se rebeller contre le résultat attendu. Que le triomphe de Poutine, de toutes façons entachés de soupçons, ne pourra pas durer. Il y aura forcément une véritable révolution en Russie qui ne sera pas confisquée.
Le Venezuela a montré la voie. Aux Cubains, Iraniens, Russes, Coréens du nord , etc..;à suivre cet exemple.