19 décembre 2007
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Aux vues des commentaires entendus ce jour, et les jours précédents, on a l’impression que c’est lui qui détient la franco-colombienne en otage, que les Farcs ne sont que de pauvres hères victimes de l’incompréhension générale et que Chavez est un l’homme clé de la situation.
Pas un édito, pas une intervention en faveur d’Ingrid qui ne clouent au pilori le président Colombien. Celui-ci est dépeint comme le principal obstacle à la libération des otages. Il est forcément intransigeant, on met en doute la légalité de son élection et, à l’imitation du problème palestinien, alors que les démocrates devraient approuver sa détermination à combattre le terrorisme des Farcs, on ne lui envoie que signaux d’humiliation. Un peu comme ces bonnes âmes qui estiment que, si misère il y a à Gaza, c’est forcément la faute à Israël qui fait rien qu’à embêter les gentils membres du Hamas !!
Dans une interview récente au Figaro, le président Uribe rappelait que les Farcs, c’est 50 ans de guérillas, ce sont des milliers de morts violentes, c’est tout simplement le marxisme dans toute sa splendeur avec sa cohorte d’atrocités, d’atteintes aux droits de l’homme, d’exécutions sommaires…. Il rappelle que le mois dernier, ce sont 22 personnes qui ont été assassinées par les Farcs, que 750 personnes ont disparu en captivité durant ces 10 dernières années.
Le président colombien rappelle que lors de la dernière libération de guérilleros, ceux-ci ont répondu par des assassinats et des tromperies. Il rappelle qu’il a proposé un fond pour ceux qui acceptaient d’abandonner le terrorisme, qu’il est d’accord pour créer une zone d’échange mais pas à n’importe quel prix. Comme il le dit, une zone démilitarisée de 800 km2 serait le meilleur moyen de ne plus protéger les Colombiens vivant dedans.
Uribe, qui a vu son père tuer par les Farcs, sait de quoi il parle. Il tente de libérer son pays d’une situation atroce que nous autres français aurions bien du mal à tolérer. Imaginez une armée parallèle, tuant et enlevant en quasi-impunité et régnant sur une partie du pays. Cette armée enlèverait des otages étrangers. Que serait votre attitude ? Négocier à tout prix ? Ou bien tenter d’écraser ces parasites.
Uribe a choisi la voie de la force car il sait que les démocraties sont faibles quand elles se compromettent avec le terrorisme. Il sait que s’il échange 500 guérilleros contre 45 otages, il fera la joie de retrouvailles à 45 familles mais devra affronter les deuils futurs des Colombiens que ne manqueront pas de tuer les guérilleros libérés.
Dilemme atroce que le sien mais que personne ne veut comprendre. Il est tellement facile de céder au syndrome de Stockholm, de comprendre les Farcs, de faire passer Uribe pour le salaud. Pourtant ce n’est pas lui qui a enlevé Ingrid, ce n’est pas lui qui l’a torturé, ce n’est pas lui s’en sert comme d’une ignoble monnaie d’échange. Le responsable, c’est bel et bien le chef des Farcs. Plutôt que de s’en prendre continuellement à Uribe, la famille d’Ingrind ferait mieux de se demander qui sont les vrais salauds de cette histoire.
« Aux Français, je voudrais adresser ce message. La Colombie a un gouvernement démocratique qui affronte une mafia. Quand j’étais jeune, la guérilla se référait à une idéologie. Elle voulait imposer la dictature du prolétariat, une économie socialiste étatisée par la lutte des classes. Depuis la guérilla a oublié son idéologie et s’est transformée en mafia de mercenaires »
Alvaro Uribe