30 mai 2008
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Le jury de Cannes , présidé par le gauchiste Sean Penn, inconsolable depuis que son ami Saddam a été pendu, a donc décidé de récompenser un docufiction. Il paraît que Cannes , c'est un festival de Cinéma !! Mais Penn a du confondre la salle de projection avec son petit écran. Pas si grave, Cannes est depuis des années le plus mauvais festival du monde qui prend les bons films en hors compétition et les daubes en compétition !!
Cependant, Entre les murs (qui met en scène une classe benetton de 4e) a tout pour plaire à la gauche caviar et aux bobos de tous poils (qui ne mettraient cependant pas leurs gamins dans cette classe, faut pas exagérer). Et le PS en profite pour faire la leçon à Xavier Darcos en l'interpellant à propos de ce film. Prochaine étape : les syndicats enseignants vont nous inonder avec des articles élogieux sur ce film et en montrant combien le ministre est vilain avec ses réformes. Soit dit en passant, la dernière manif en date , celle du 24 mai (un bide) montrait des enseignants avec le panneau suivant "Casse toi connard !!" . Pas mal, côté tolérance. Chose amusante Ivan Rioufol pense comme quoi. Je lui laisse donc la parole car il le dit nettement mieux que moi !!
Culottée, la gauche! Après avoir tenté de chiper à la droite les thèmes de la sécurité, puis de la nation et, ces jours-ci, du libéralisme ("La droite ne l’est pas", assure Bertrand Delanoë), la voici qui se réclame du réalisme pour décrire la société. Palme d’or à Cannes, Entre les murs est louangé par la bien-pensance pour montrer "l’école telle qu’elle est", comme l’explique le réalisateur, Laurent Cantet. Mais cette heureuse lucidité a d’autres œillères. Jusqu’alors, il était de bon goût d’être taiseux sur les mutations socioculturelles nées de l’immigration extra-européenne, que des démographes édulcorent en tripatouillant les statistiques. Il aura fallu attendre 2000 pour que la cléricature médiatique reconnaisse la réalité des violences dans les cités et les écoles ghettoïsées.
Auparavant, rapporter ces faits vous classait "réac". D’ailleurs, appeler un chat un chat reste risqué pour son matricule. Cela pour dire que ce que dévoile le film, d’après un récit vécu de François Bégaudeau, ne peut être une découverte que pour ceux qui auraient cru que "la France n’est pas un pays d’immigration massive" (Ined) et que rien n’a changé.
Ce docu-fiction met en scène une classe "black-blanc-beur" de quatrième d’un collège difficile du XXe arrondissement de Paris. L’idée est de montrer qu’il faut prendre les élèves comme ils sont. "J’en avais assez de tous ces livres de profs qui se réduisent à des essais au ton apocalyptique. Ils filtrent la réalité pour la faire correspondre à leurs a priori idéologiques, le plus souvent réactionnaires", expliquait Bégaudeau en 2006. C’est notamment cette vision de l’enseignant, qui dit vouloir apprendre des élèves et de leurs différences, qui a séduit le jury présidé par Sean Penn.
L’école façon "Star Ac’" enchante le PS et des syndicats qui, comme le Sgen-CFDT, dénoncent "les nostalgies du passé". Cependant ces néoréalistes ne voient que ce qui les arrange. "Dans ce métier (de professeur) il y a une manière de militer pour le lien social", se félicite ainsi le pédagogue Philippe Meirieu, tandis que Le Monde montre du doigt les "fondamentalistes de l’école républicaine". Nous y voilà: la déculturation est l’autre réalité qui, elle, est niée par ceux qui se disent libérés "de l’idéologie qui encombre souvent le débat" (Cantet). En fait, il n’y a pas plus militants que les donneurs de leçons d’objectivité.
"Sympa" avec les "mômes" Non, désolé: le multiculturalisme, qui s’imposerait à une Éducation nationale sommée d’être "sympa" avec les "mômes" (forcément "magiques"), ne va pas de soi. Ce choix de société, qui reste à trancher, mérite mieux que des clichés. D’autant que les premiers résultats de cette école droits-de-l’hommiste, qui rejette l’uniformisation des savoirs, le magistère des professeurs, et milite pour les sans-papiers, n’ont rien d’encourageant. Ce système, applaudi par les empapillonnés de la Croisette qui se gardent bien d’y mettre leurs enfants, aggrave les inégalités sociales. La perspective d’avoir deux sortes d’enseignement n’est pas acceptable.
La politique de civilisation que Nicolas Sarkozy dit vouloir construire ne peut cautionner cette école de la tchatche aux ambitions minimales. Elle ne peut que contribuer à la désintégration de la culture commune. D’ailleurs, rien ne dit que les enseignants, qui ont renoncé à leurs mobilisations contre le gouvernement, se reconnaissent dans cette image prétendument consensuelle. Jack Lang estime que le film "tombe à point nommé au moment où le gouvernement aime si peu et si mal l’école". Il est permis de se demander qui, en l’occurrence, méprise l’éducation.
Cependant, Entre les murs (qui met en scène une classe benetton de 4e) a tout pour plaire à la gauche caviar et aux bobos de tous poils (qui ne mettraient cependant pas leurs gamins dans cette classe, faut pas exagérer). Et le PS en profite pour faire la leçon à Xavier Darcos en l'interpellant à propos de ce film. Prochaine étape : les syndicats enseignants vont nous inonder avec des articles élogieux sur ce film et en montrant combien le ministre est vilain avec ses réformes. Soit dit en passant, la dernière manif en date , celle du 24 mai (un bide) montrait des enseignants avec le panneau suivant "Casse toi connard !!" . Pas mal, côté tolérance. Chose amusante Ivan Rioufol pense comme quoi. Je lui laisse donc la parole car il le dit nettement mieux que moi !!
Culottée, la gauche! Après avoir tenté de chiper à la droite les thèmes de la sécurité, puis de la nation et, ces jours-ci, du libéralisme ("La droite ne l’est pas", assure Bertrand Delanoë), la voici qui se réclame du réalisme pour décrire la société. Palme d’or à Cannes, Entre les murs est louangé par la bien-pensance pour montrer "l’école telle qu’elle est", comme l’explique le réalisateur, Laurent Cantet. Mais cette heureuse lucidité a d’autres œillères. Jusqu’alors, il était de bon goût d’être taiseux sur les mutations socioculturelles nées de l’immigration extra-européenne, que des démographes édulcorent en tripatouillant les statistiques. Il aura fallu attendre 2000 pour que la cléricature médiatique reconnaisse la réalité des violences dans les cités et les écoles ghettoïsées.
Auparavant, rapporter ces faits vous classait "réac". D’ailleurs, appeler un chat un chat reste risqué pour son matricule. Cela pour dire que ce que dévoile le film, d’après un récit vécu de François Bégaudeau, ne peut être une découverte que pour ceux qui auraient cru que "la France n’est pas un pays d’immigration massive" (Ined) et que rien n’a changé.
Ce docu-fiction met en scène une classe "black-blanc-beur" de quatrième d’un collège difficile du XXe arrondissement de Paris. L’idée est de montrer qu’il faut prendre les élèves comme ils sont. "J’en avais assez de tous ces livres de profs qui se réduisent à des essais au ton apocalyptique. Ils filtrent la réalité pour la faire correspondre à leurs a priori idéologiques, le plus souvent réactionnaires", expliquait Bégaudeau en 2006. C’est notamment cette vision de l’enseignant, qui dit vouloir apprendre des élèves et de leurs différences, qui a séduit le jury présidé par Sean Penn.
L’école façon "Star Ac’" enchante le PS et des syndicats qui, comme le Sgen-CFDT, dénoncent "les nostalgies du passé". Cependant ces néoréalistes ne voient que ce qui les arrange. "Dans ce métier (de professeur) il y a une manière de militer pour le lien social", se félicite ainsi le pédagogue Philippe Meirieu, tandis que Le Monde montre du doigt les "fondamentalistes de l’école républicaine". Nous y voilà: la déculturation est l’autre réalité qui, elle, est niée par ceux qui se disent libérés "de l’idéologie qui encombre souvent le débat" (Cantet). En fait, il n’y a pas plus militants que les donneurs de leçons d’objectivité.
"Sympa" avec les "mômes" Non, désolé: le multiculturalisme, qui s’imposerait à une Éducation nationale sommée d’être "sympa" avec les "mômes" (forcément "magiques"), ne va pas de soi. Ce choix de société, qui reste à trancher, mérite mieux que des clichés. D’autant que les premiers résultats de cette école droits-de-l’hommiste, qui rejette l’uniformisation des savoirs, le magistère des professeurs, et milite pour les sans-papiers, n’ont rien d’encourageant. Ce système, applaudi par les empapillonnés de la Croisette qui se gardent bien d’y mettre leurs enfants, aggrave les inégalités sociales. La perspective d’avoir deux sortes d’enseignement n’est pas acceptable.
La politique de civilisation que Nicolas Sarkozy dit vouloir construire ne peut cautionner cette école de la tchatche aux ambitions minimales. Elle ne peut que contribuer à la désintégration de la culture commune. D’ailleurs, rien ne dit que les enseignants, qui ont renoncé à leurs mobilisations contre le gouvernement, se reconnaissent dans cette image prétendument consensuelle. Jack Lang estime que le film "tombe à point nommé au moment où le gouvernement aime si peu et si mal l’école". Il est permis de se demander qui, en l’occurrence, méprise l’éducation.