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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 15:16
Tant la cruche va à l'eau qu'à la fin, elle se casse. Voilà ce qui arrive quand on balance du Obama à longueur de journée. Même le très obamaniaque Figaro s'y met. La suite avec cet article.

En six mois, il a donné quatre conférences de presse en direct à des heures de grande écoute : autant que George Bush en deux mandats. Il a mené pas moins de quinze débats avec les citoyens des petites villes d'Amérique dans les town hall meetings, enregistré plus d'une vingtaine de vidéos hebdomadaires sur YouTube, sans compter les innombrables discours, tribunes dans les journaux, interviews exclusives dans les émissions phares des chaînes, etc. Tant et si bien que lorsque la Maison-Blanche a promis qu'elle ne préparait pas de médiatisation pour le 48e anniversaire d'Obama, mardi, personne n'y a cru.

Avec une popularité qui s'effrite lentement - Obama recueille 54,2 % d'opinions favorables, contre 63,3 % en janvier dernier -, les grands réseaux de télévision commencent à éprouver une certaine lassitude. Obama à la place d'«American Idol» et autres shows populaires finit par coûter cher : 40 millions de dollars perdus en recettes publicitaires depuis janvier pour ABC, CBS et NBC, selon Mediaweek. D'après le Washington Post, les patrons des chaînes auraient même osé se plaindre discrètement auprès de la Maison-Blanche. D'autant que Rahm Emanuel, le directeur politique d'Obama, ne prend pas de gants avec eux, rapporte le journal. Lorsque l'équipe du président a décidé qu'une quatrième conférence de presse en direct s'imposait le 22 juillet dernier sur l'épineux dossier de la réforme de la santé, il a pris son téléphone et appelé directement les PDG des entreprises actionnaires (Disney et General Electric) des chaînes ABC et NBC. En plus «il n'y avait rien» dans la conférence, s'est plaint le vice-président de CBS, Paul Friedman. Ce soir-là, les chaînes n'ont réuni «que» 24 millions de personnes au lieu du double en février dernier.

Si l'aspect commercial semble primer, le malaise est aussi palpable face au contrôle obsessionnel de l'information par la Maison-Blanche. La chaîne conservatrice Fox a carrément refusé de diffuser la dernière conférence de presse, mais elle était bien la seule. «Cela demanderait un extraordinaire courage (de refuser)», reconnaît Paul Friedman, en suggérant que l'accès au président pourrait s'en trouver limité.

La relation n'est pas si facile d'ailleurs entre Obama et la «press corp» de la Maison-Blanche, cette petite coterie de journalistes qui jouit d'un accès quasi direct au président. Le correspondant de CBS a dénoncé auprès du porte-parole Robert Gibbs l'absence de spontanéité d'un town hall meeting organisé récemment en Virginie sur la santé, puisque les «simples» citoyens et les questions avaient été triés au préalable.

En clair, seul FoxNews joue vraiment son rôle et refuse de cirer les pompes de l'homme dont ne sait où il est né. Mais il est clair que la baudruche se dégonfle inexorablement. 

 
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commentaires

D
Ivan Rioufol, notre plus sûr allié dans la presse :Barack H. Obama, mauvais président pour les Etats-Unis? Il est encore trop tôt pour blasphémer. Mais le bilan de six mois de présidence sacralisée est bel et bien décevant. Une fois de plus, l'unanimisme médiatique n'a pas suffit à imposer une vérité. Il faut dire que les faits sont têtus: le plan de relance économique déçoit, le projet de couverture médicale est contesté, le "soft power" à usage international n'a pas, loin s'en faut, sécurisé le monde. Obama apparaît comme un politicien habile mais faible dans ses convictions, peu clair dans ses approches et avant tout préoccupé par sa propre image. Le président de la Corée du nord serait en droit d'être jaloux de l'invraisemblable culte de la personnalité développé par la Maison Blanche et dont commencent à s'agacer les médias américains (Le Figaro, 4 août). A dire vrai, ce désenchantement qui se profile, qui avait été annoncé ici (bloc-notesdu 23 janvier 2009), n'a rien d'étonnant tant l'idéologie obamaniaque, cette expression caricaturale du bien pensisme, a d'abord pour fonction de s'auto-congratuler, en reproduisant le syndrome de la Castafiore ( "Ah, je ris de me voir si belle en ce miroir !...") que j'avais analysé, parlant alors, en 2004, de la droite mimant la gauche, dans La république des faux gentils. 
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