10 juillet 2007
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Ainsi , comme peu ou prou l'année dernière, 80% des bacheliers l'ont obtenu ce fameux bac. Bon, et après ?
Il est clair que la démagogie qui a conduit à vouloir amener 80% d'une classe d'age au baccalauréat (voulue par Chevènement et Jospin, puis continuée de manière imbécile par la droite) a porté ses fruits. Désormais, une majorité de jeunes français possèdent le diplôme qui ouvre la voie des études supérieures.
Cependant , cette montée en puissance des bacheliers s'est accompagnée d'une baisse drastique du niveau. Je sais que St Augustin en parlait déjà et que les pédagogues ont toujours pesté contre cette "baisse" de niveau mais que penser du fait que l'on soit passé d'un examen que peu de gens avaient jusqu'en 1970 à un examen qui ne semble être qu'une simple formalité. Certains sociologues ont beau dire que les tests faits à l'armée ont montré une stabilité du niveau, il ne faut pas non plus se voiler la face : l'orthographe est en chute libre, la culture est devenu un truc ringard, le goût de l'effort a disparu... et les épreuves de bac sont nettement plus simples qu'avant. Quand à la caution de l'armée, on peut se demander si elle est encore valable depuis que l'on a supprimé le service militaire !!
La généralisation du bac a eu pour effet néfaste une augmentation considérable de la fréquentation des universités. Des locaux qui n'étaient pas faits pour ont dû accueillir une population de plus en plus énormes, il a fallu totalement repenser l'enseignement et les professeurs sont désormais, du moins jusqu'à Bac+3, des gardes chiourmes plutôt que des passerelles vers un savoir académique. Et cerise sur le gâteau, la violence a fait son entrée dans les facultés ainsi que le communautarisme et le sectarisme.
Chaque mois de juillet se transforme donc en une course à la fac, où chacun cherche à se caser , pas forcément dans ce qu'il a choisi, faute de place, mais au moins avoir une place. On en arrive à avoir des jeunes qui entrent en Histoire alors qu'ils détestaient cela au Lycée (et qu'ils ont eu des notes faibles dans cette matière). Ou alors, une première année de médecine qui va faire un écremage brutal et envoyer les moins bien classés dans des filières qui , en toute logique, ne devraient pas être réservées aux médiocres. Demandez aux responsables d'écoles de Sages Femmes ce qu'elles en pensent !!
D'autant que cette généralisation n'a pas profité à tous : une partie de la société en est toujours exclue. Ainsi, dans les Vosges, certains collèges situés en zones défavorisées , n'envoient que 56% de leurs élèves au lycée. Mon propos peut paraître paradoxal , car je ne suis pas pour une généralisation du bac mais il me semble qu'une fois de plus seule une frange de la population a su tirer son épingle du jeu. Il est vrai que la baisse du niveau dans le secondaire a eu un effet catastrophique et qu'il vaut peut être mieux , pour les statistiques officielles, évacuer ceux qui n'ont pas la moindre chance de l'avoir, ce bac !!
Et d'ailleurs ces chiffres , comment les interpréter. On nous parle d'un pourcentage de réussite de 80%. Mais combien de redoublants ? Combien par rapport aux enfants nés en 1985-1986 ? Quel ratio public/privé ? Combien de bacs pros ?
Autres questions intéressantes : le niveau exigé est-il le même qu'il y a 20 ans ? 30 ans ? 50 ans ? La correction est-elle surnotée ? les mathématiques sont-ils toujours roi ? (pour avoir le concours d'instituteurs, la réponse est oui) Et surtout, le bac est-il encore un rite de passage ?
A force de le dévaloriser, de le transformer en un simple diplôme de plus à l'instar du BEPC, l'Education National l'a vidé de sa substance. Mais dans un autre sens, quitter l'école sans le bac devient un drame puisque la plupart des équivalences ont disparu. Il y a 20 ans, on pouvait être infirmière sans avoir le bac. Désormais, sans le précieux papier, c'est impossible. Là aussi, le paradoxe est flagrant. Ne pas être bachelier , c'est s'exposer à une vie de petits boulots . Sacré réussite que cette généralisation, donc.
Le niveau a peut être baissé mais l'exigence a augmenté. On a remplacé la force du travail scolaire par un miroir aux allouettes encore plus brutal !!
Il est clair que la démagogie qui a conduit à vouloir amener 80% d'une classe d'age au baccalauréat (voulue par Chevènement et Jospin, puis continuée de manière imbécile par la droite) a porté ses fruits. Désormais, une majorité de jeunes français possèdent le diplôme qui ouvre la voie des études supérieures.
Cependant , cette montée en puissance des bacheliers s'est accompagnée d'une baisse drastique du niveau. Je sais que St Augustin en parlait déjà et que les pédagogues ont toujours pesté contre cette "baisse" de niveau mais que penser du fait que l'on soit passé d'un examen que peu de gens avaient jusqu'en 1970 à un examen qui ne semble être qu'une simple formalité. Certains sociologues ont beau dire que les tests faits à l'armée ont montré une stabilité du niveau, il ne faut pas non plus se voiler la face : l'orthographe est en chute libre, la culture est devenu un truc ringard, le goût de l'effort a disparu... et les épreuves de bac sont nettement plus simples qu'avant. Quand à la caution de l'armée, on peut se demander si elle est encore valable depuis que l'on a supprimé le service militaire !!
La généralisation du bac a eu pour effet néfaste une augmentation considérable de la fréquentation des universités. Des locaux qui n'étaient pas faits pour ont dû accueillir une population de plus en plus énormes, il a fallu totalement repenser l'enseignement et les professeurs sont désormais, du moins jusqu'à Bac+3, des gardes chiourmes plutôt que des passerelles vers un savoir académique. Et cerise sur le gâteau, la violence a fait son entrée dans les facultés ainsi que le communautarisme et le sectarisme.

D'autant que cette généralisation n'a pas profité à tous : une partie de la société en est toujours exclue. Ainsi, dans les Vosges, certains collèges situés en zones défavorisées , n'envoient que 56% de leurs élèves au lycée. Mon propos peut paraître paradoxal , car je ne suis pas pour une généralisation du bac mais il me semble qu'une fois de plus seule une frange de la population a su tirer son épingle du jeu. Il est vrai que la baisse du niveau dans le secondaire a eu un effet catastrophique et qu'il vaut peut être mieux , pour les statistiques officielles, évacuer ceux qui n'ont pas la moindre chance de l'avoir, ce bac !!
Et d'ailleurs ces chiffres , comment les interpréter. On nous parle d'un pourcentage de réussite de 80%. Mais combien de redoublants ? Combien par rapport aux enfants nés en 1985-1986 ? Quel ratio public/privé ? Combien de bacs pros ?
Autres questions intéressantes : le niveau exigé est-il le même qu'il y a 20 ans ? 30 ans ? 50 ans ? La correction est-elle surnotée ? les mathématiques sont-ils toujours roi ? (pour avoir le concours d'instituteurs, la réponse est oui) Et surtout, le bac est-il encore un rite de passage ?
A force de le dévaloriser, de le transformer en un simple diplôme de plus à l'instar du BEPC, l'Education National l'a vidé de sa substance. Mais dans un autre sens, quitter l'école sans le bac devient un drame puisque la plupart des équivalences ont disparu. Il y a 20 ans, on pouvait être infirmière sans avoir le bac. Désormais, sans le précieux papier, c'est impossible. Là aussi, le paradoxe est flagrant. Ne pas être bachelier , c'est s'exposer à une vie de petits boulots . Sacré réussite que cette généralisation, donc.
Le niveau a peut être baissé mais l'exigence a augmenté. On a remplacé la force du travail scolaire par un miroir aux allouettes encore plus brutal !!