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9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 19:31

PHOb0d270c6-8e59-11e3-b7e2-f2aa601bb463-805x453.jpgC'est un anniversaire qui est passé quelque peu oublié, mais cette semaine, nous avons "fêté" les 80 ans des manifestations du 6 février 1934, ce jour incroyable où la IIIe République, minée par divers scandales, (dont l'affaire Stavisky) vacilla sous les coups conjugués des Croix de Feu du colonel De La Roque, de l'Action Française, des Jeunesses patriotes, des communistes (L'Humanité titra "A bas le gouvernement voleur des mutilés de guerre et complices des escrocs) et de la Fédération Nationale des Contribuables.

 

Ce 6 février 34, les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants  firent 15 morts et plus de 1400 blessés. Autant dire que l'affaire était sérieuse et bien plus grave que nos "manifs" actuelles !

 

Pourtant cette énorme démonstration de force tourna finalement à l'avantage de l'ordre et de la IIIe République. Les Croix de feu refusant le coup de force, voire le coup d'état (De La Rocque était un légaliste et, ironie du sort, moins de 10 ans plus tard, il fut l'un des premiers véritables résistants français, bien avant les communistes), la République ne fut pas renversée. Et la peur d'un "coup d'état fasciste" rapprocha SFIO et PCF, lançant ce qui aboutirait au Front Populaire.

 

Et surtout, le fantasme de l'extrême droite forcément dangereuse pour le pays nacquit le soir du 6 février 34. Il est amusant (ou consternant au choix) de voir que, comme à chaque fois, l'extrême gauche se dédouana et on oublia rapidement sa participation. Ce fantasme est dépuis utilisé régulièrement par les médias, par la gauche et une partie de la droite molle dès que l'on ose s'attaquer aux sujets "sensibles" !

 

On ne revivra évidemment pas le 6 février 34. Même si une grande partie de l'électorat rejette Hollande, il n'est plus question de marcher sur l'Elysée ni de "pendre les parlementaires". Mais la base de la colère reste la même : un sentiment de ne pas compter, de ne pas être écouter et de voir une caste privilégiée vivre au desus du peuple qui l'a élu.

 

De même, la multiplication des fronts Anti-Hollande rappelle furieusement l'assemblage hétéroclites du 6 février 34  : ligues nationalistes, royalistes, contribuables ruinés, communistes, patriotes, anciens combattans... Le seul lien était bel et bien la détestation du système de la IIIeme République.

 

Hollande a tort d'ignorer les avertissements de la rue. Ils sont de plus en plus forts, que cela soit les parents qui manifestent contre les rythmes scolaires ou les familles excédées qu'on veuille changer la structure même de la société.

 

Le front qui s'installe n'est pas celui de 1934. Mais par certains aspects, il en est peut-être un dangereux cousin pour le pouvoir. Les élections de 2014 (municipales et surtout européenes) permettront de voir si ce "revival" de février 34 aura un aboutissement dans les urnes.

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commentaires

T
<br /> C'est justement le spectre qu'agitent tout les politiques de gauche ! La horde fasciste qui menace la république. République aussi inéficasse que pouvait l'être la III ème.<br /> <br /> <br /> Sans parâitre extrémiste j'en viens à souhaiter que cette république chutte une fois pour toute.<br />
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