15 novembre 2009
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Une semaine chargée une de plus qui aura vu à la fois de la grandeur historique avec la célébration des 20 ans de la liberté à l'est de l'Europe et la confirmation que la France est en train de virer masochiste, aux vues des commentaires élogieux qui ont célébré la liberté d'insulter.
Les cérémonies du 9 novembre ont permis de remettre l'évènement que fut la chute du mur dans pas mal de mémoires. Certes, les lieux communs du genre "il y a tant de murs à abattre" ont fleuri, certes Israël a de nouveau été désigné à la vindicte populaire à cause du mur anti-terrorisme de Cisjordanie et surtout, personne ou presque n'a profité de l'occasion pour faire le procès historique de cette monstruosité que fut le régime communiste. Les 100 millions de morts ne pourront toujours pas dormir en paix, la faute à des politiques trop lâches pour apparaître comme anti-rouges. Il est vrai qu'en France, même si le PCF est moribond, il pèse encore politiquement et dans un contexte où les médias sont totalement soumis à des doctrines de gauche, il est difficile de critiquer les hommes que les journalistes admirent en secret.
Bien sûr, nous avons eu droit à quelques lignes du genre "le régime monstrueux que le mur protégeait", mais ces phrases étaient immédiatement suivies par "il reste tant de murs à abattre" !!
Une occasion manquée donc , la prochaine ne se présentera qu'en 2017 quand s'annoncera le centenaire de la Révolution d'Octobre, matrice de tant d'atrocités.
La France s'est distinguée par la célébration du droit d'insulter. Résumons nous : une obscure écrivain sort de l'anonymat grâce à l'académie Goncourt. Surprise, on s'aperçoit que durant les vacances elle a estimé que "cette France là était monstrueuse", à cause de "son atmosphère de flicage" et que les "Sarkozy, Hortefeux et Besson" l'avait poussé à fuir le pays. On croirait presque entendre un discours de Soljenitsyne. Eric Raoult, qui ne dit pas que des choses censées, s'emballe et parle du nécessaire devoir de réserve d'un écrivain promu par le Goncourt.
Effectivement, un écrivain n'a pas de devoir de réserve. Mais pour autant, peut-on tolérer qu'il crache sur notre pays ? Après tout, si la France est "monstrueuse", qu'elle demande à changer de nationalité. Un peu comme Noah qui trouve honteux de vivre en France mais qui le reste tout de même.
Bien entendu, les propos de Raoult ont provoqué une levée de boucliers de la gauche et des médias qui estiment que le député UMP a largement outrepassé son droit de parole.
Résumons donc : la liberté d'insulter est désormais inscrite dans le marbre de la pensée politiquement correcte si elle vise le gouvernement actuel , mais la liberté d'indignation face à de tels propos est interdite. Bel exemple de géométrie variable, celle qui ne marche que dans un seul sens.
Le plus triste est que, même dans un journal dit "de droite" comme Le Figaro, 80% des commentaires sur cette affaire vont dans le premier sens, dans le sens de défendre la lauréate du Goncourt. Cette France "là", celle du mépris et du masochisme est donc bien vivante et s'étale dans les médias à longueur de journée.
Ceux qui osent encore trouver puéril que l'on voit la France comme une nouvelle succursale du nazisme n'ont donc plus qu'à se taire.
Ou à écrire sur un blog tel que celui ci.