7 janvier 2010
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Pourquoi ce titre provocateur ? Non pas que je me réjouisse de la mort de l'ancien maire d'Epinal, loin de là. Après tout, il faisait partie de ma famille politique et il est toujours triste de voir une figure que l'on avait l'habitude de voir depuis des années s'en aller aussi brutalement.
En fait, si Séguin a fait une brillante carrière locale, en Lorraine, comme maire d'Epinal (depuis son départ, pas mal de services de la ville vont à vau l'eau, à commencer par l'hôpital Jean Monnet) , du point de vue national, Séguin a terminé en commettant une série de bourbes que nous payons encore aujourd'hui pour certaines.
Ainsi, en 1999, il abandonne le navire des Européennes en pleine campagne, laissant Nicolas Sarkozy tenter de sauver les meubles. Cette attitude m'avait profondément choquée car un leader n'abandonne pas en pleine tempête. Résultat, la droite prit une raclée historique, en pleine cohabitation . Certes, cela ne prêta pas plus que cela à conséquence puisqu'il faudra attendre 10 ans pour que l'UMP reprenne la main, mais que de temps perdu.
La plus grosse bourde restera la calamiteuse campagne pour la mairie de Paris en 2001. Décidé à abattre Tibéri, Séguin ne s'est pas rendu compte qu'il faisait le jeu de Delanoé et des verts. Même après le premier tour, alors que les listes Tibéri le dépassaient, il a refusé la fusion des listes. La suite, on la connaît : Delanoé a pris la capitale tandis que Tibéri est resté maire du 5e. Problème, depuis 8 ans, Paris est en train de sombrer dans une espèce de cité du plaisir où toute activité économique fuit en banlieue !! Ceux qui vivent (ou essayent) à Paris et qui doivent rouler en voiture confirmeront mes propos.
Alors, Philippe Séguin, grand homme politique ? Sans doute, mais la fin de sa carrière fut une succession d'erreurs et son rôle de président de la cour des comptes ne lui a servi qu'à savonner la planche à Sarkozy (on a vu avec le vrai faux scandale du coût de la présidence européenne).
Je préfère garder l'image du maire d'Epinal que celui qui fit perdre la capitale à la droite.