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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 06:56

Il y a quelques semaines, j'ai publié une vidéo de Yuri Bezmenov sur la manipulation de l'opinion. Ce dernier estimait que pour changer la mentalité d'un pays, il fallait utiliser les enseignants, mais aussi les créateurs. Le cinéma en fait partie. Et force est de reconnaître que Hollywood, à forte majorité démocrate, a grandement contribué à modifier la pensée américaine.

Je ne parle pas là des cinéastes ultra gauchistes comme Michael Moore. Si on fait exception de Farenlies 9/11, ses films n'ont pas obtenu une audience pharamineuse. Je parle d'un sentiment bien plus diffus, discret, qui applique à la lettre la doctrine "Avançons masqué".

 

Un petit exemple. En 2007 sortent deux films très différents. A la croisée des mondes et Transformers. Chaque film est prévu pour être le point de départ d'une trilogie. Tous deux sont issus d'un univers déjà connu : le livre de Philipp Pulman pour La croisée, les jouets Hasbro pour Transformers.

Les deux films disposent d'un gros budget (200 millions pour La croisée, 150 pour Transformers), d'une sortie mondiale, mais au final, les robots de Michael Bay vont laminer les aventures de Lyra, à tel point que les deux suites prévues pour La croisée ne verront jamais le jour.

 

Aux Oscars 2008, A la croisée des mondes prend sa revanche en obtenant l'Oscar des effets visuels au nez et à la barbe de Transformers, pourtant largement plus novateur. La critique, qui a descendu en flamme le film de Bay, ne tarit pas d'éloge sur celui de Chris Weitz et ne comprend pas pourquoi le public est allé voir les robots géants.

 

Pour comprendre, il faut donc regarder de très près l'idéologie des deux films. Transformers, sous son aspect blockbusters décérébrés, célèbrent les valeurs traditionnelles de l'Amérique : le courage, l'abnégation, le sens du sacrifice, la famille et l'amour. Il affirme aussi la valeur de l'armée américaine et le bien fondé de son engagement en Irak. Michael Bay a toujours eu d'excellents rapports avec l'armée. Celle-ci lui prête volontiers son concours à partir du moment où il la montre sous un bon jour. Le film est donc pro-militariste et ne s'embarasse pas de fioritures. A travers la guerre entre Autobots et Decepticon, Bay film surtout une alliance entre militaires américains et robots extra-terrestres contre une menace multiformes qui se fond dans la masse.  Le 2e épisode ira bien plus loin dans ce concept.

 

A l'inverse, A la croisée des mondes , même s'il met de l'eau dans son vin par rapport aux livres, est une critique acerbe d'une société où la religion est puissante. Lyra n'hésite pas à bafouer l'autorité, y compris celle de ses parents. Les forces de l'autorité sont ici montrées comme des forces d'oppression et non pas des forces amenant la liberté. Le danger vient clairement du dogme religieux et l'athéisme est montré comme une force bienveillante, capable de ramener la paix dans les coeurs, alors que la religion de ce monde n'engendre que sectarisme et intolérance. Enfin, si dans Transformers, la famille est très "classique" (un couple marié, un enfant, un chien !), ici Lyra est le symbole d'une vision plus "moderne" d'une famille éclatée et séparée. 

 

Deux visions donc de l'Amérique qui s'oppose. Mais au final, malgré le succès de Transformers, c'est bien A la croisée des mondes qui est censé resté dans la longue histoire du cinéma américain. Les récompenses aux Oscars sonnent peut être comme des hochets de rattrapage, mais à travers cet exemple, le tout Hollywood (y compris les journalistes) montre clairement sa vision de la société et influence petit à petit le public en introduisant, via des spectacles que l'on pourrait croire légers, une modification de la mentalité.

 

Je reviendrais sur ce point régulièrement sur le blog.

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commentaires

D
<br /> La qualité, (notion subjective qui ne dépend que de celui qui le voit) du film n'a rien à voir. C'est son concept qui m'a ici interpelé . Bay est clairement républicain et il a fait un film qui<br /> met en scène l'armée de façon positive. Dans le 2e film, il va encore plus loin en montrant que l'administration Obama préfère se coucher devant les Decepticons et renvoyer les Autobots de Terre,<br /> malgré leurs sacrifice.<br /> <br /> <br /> Après, que l'on trouve le film bon ou pas n'entre pas en ligne de mire. Moi, j'aime et je le trouve bon. Ce n'est qu'un avis partial et subjectif. <br />
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J
<br /> Pas tout à fait d'accord avec votre analyse de Transformer, qui reste un navet cinématographique, certes avec ses réussites techniques, mais franchement un film plus que médiocre dans son<br /> contenu. Une histoire de robots pas vraiment intéressante, d'ailleurs en arriver à faire tenir des rôles principaux à des robots dans des films c'est tout de même assez triste. Spielberg n'est<br /> pas étranger à cette production, lui qui n'est pas vraiment un Républicain, le moins que l'on puisse dire. C'est plus un film à faire du fric qu'autre chose. Les robots venant sauver l'humanité,<br /> le film fait l'apologie de la technique à travers les machines. Machines à qui le film prête des traits de caractères humains. Comme si les machines pouvaient cerner les notions de bien et de<br /> mal. Ce sont les machines qui créent le mal avec les méchants robots et les gentilles machines qui nous délivrent du mal. Cela pose surtout la notion de dépendance des hommes à la technique et<br /> leur incapacité à s'en soustraire. Triste constat, de la à en faire un film de divertissement pour conforter le spectateur dans cet état de fait...je trouve cela plutôt triste...surtout pour<br /> faire du fric dessus.<br />
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D
<br /> @ David,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comme je te l'avais déjà mentionné; la série Stargate S-G1 qui est dans la ligne droite du conservatsime américains. Cette série est vraiment pro-armée US plus particulièrement l'Air force<br /> défendant le monde libre contre la tyranie. Il y eu même dans un épisode une cérémonie militaire émouvante rendant hommage aux dizaines Marines tués dans un combat acharné<br /> sur une planète contre les Goa'uld.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Par contre j'aime beaucoup moins les faux-cul du style Charlies Scheen qui fut un anti-Bush et anti-guerre d'Irak acharné; alors qui passe son temps à jouer les héros qui incarne<br /> l'amérique triomphante contre ses ennemi. Surtout ses rôles quand il casse de l'arabe. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> D.J <br />
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G
<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En effet «The Dark Knight Rises» est excellent! Comme les deux premiers d'ailleurs.<br /> <br /> <br /> Sinon il y a aussi les séries comme «The Walking Dead» dans laquelle ils défendent certaines valeurs traditionnelles comme la famille (question de l'avortement dans<br /> un monde post-apocalyptique) , ou encore le port d'armes. Et malgré les apparences, la série Breaking Bad pose aussi certaines questions.<br />
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D
<br /> Je reviendrais sur les films ouvertement républicains prochainement comme Alamo ou plus récemment The Dark Knight Rises...<br />
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