Avec Benoit Hamon devant Manuel Valls, nous avons la confirmation que les Français de gauche continuent à croire au Père Noël ! Le revenu universel a beau être infinançable (à moins bien sur de le faire payer par ses salauds de riches et ses ordures de patrons), apparemment cela a séduit.
En fait, on la confirmation qu'il y a bien deux gauches en France : une, disons réaliste et une autre plus utopiste. Le tout étant dit gentiment parce qu'on a surtout deux visions du PS qui se détestent et on voit mal le perdant de dimanche prochain soutenir franchement le vainqueur.
Passons sur les querelles de chiffres : cette primaire a attiré nettement moins qu'à droite et nettement moins qu'en 2012. C'est donc un échec, mais la politique étant ce qu'elle est, tout le monde dira le contraire.
On peut s'amuser de voir Montebourg et Hamon taper à ce point sur Valls, sachant que les 3 hommes ont travaillé ensemble, avant que les deux premiers ne deviennent des "frondeurs". Des frondeurs pas très courageux vu qu'ils ne sont jamais allés jusqu'à provoquer une censure du gouvernement. Et de l'autre côté, on a eu un premier ministre utiliser le 49.3 (au passage, une règle totalement démocratique puisque inscrite dans la constitution approuvée par référendum par les Français) contre sa propre majorité. Ambiance !
On peut s'amuser aussi de voir ces deux gauches se la jouer opposante l'une de l'autre. Si les idées semblent inconciliables, certaines n'en sont pas moins issues du même moule. Le courage reviendrait à que l'un ou l'autre quitte le PS pour rejoindre un parti plus à gauche ou plus à droite, mais l'appareil du parti n'est pas quelque chose que l'on quitte facilement. Il est bien plus simple de faire campagne avec un nom prestigieux sur les affiches qu'avec un micro-parti que personne ne connaît.
En attendant, ces primaires montrent bien que, comme à droite, elles exacerbent surtout les positions, les candidats, engendrent des réflexions brutales, des paroles qui seront forcément regrettées, des haines à venir. On nous dit qu'elles servent la démocratie, je pense plutôt qu'elles l'enterrent. Ou alors, il faudrait faire comme aux USA, avec les deux primaires se déroulant en même temps, éliminant les candidats au fur et à mesure. Mais notre système de parti est incompatible avec cette façon de faire.
Sur Hamon, j'ai déjà dit tout le mal que je pense du personnage. Outre le fait qu'il ait appliqué sans réfléchir les stupides rythmes scolaires imaginés par Peillon (qui s'est pris une bonne claque hier), il représente surtout une gauche totalement à la masse, déconnectée des réalités, islamophile jusqu'à la dhimmitude la plus débile, anti-capitaliste (mais vivant très bien sur la société depuis des lustres). Bref, si les électeurs de gauche le choisissent dimanche prochain, ils montreront qu'ils n'ont pas vraiment compris le monde dans lequel on vit. Ou plutôt qu'ils veulent un monde qui ne peut pas exister.
Car vouloir donner un revenu universel à tout le monde ne pourra que casser encore un peu plus l'idée d'effort, de travail, de courage ! On n'a rien sans rien, dit-on, mais Hamon veut faire croire le contraire. Et il a beau cracher sur Hollande, il ne fait que reprendre ce que ce dernier a fait en 2012 : promettre tout et n'importe quoi, s'afficher comme le candidat du "Moi pour éviter l'autre" et espérer que les gogos marchent encore une fois.
Quand à Valls, je n'ai pas vraiment de pitié pour lui. Sa politique a été mauvaise et le fait qu'il soit arrivé deuxième montre bien que les électeurs de gauche ne lui ont pas pardonné le 49.3 ou certaines déclarations tapageuses.
Par contre de là à dire, comme osaient certains supporters de Hamon hier, qu'il a incarné une politique libérale, c'est vraiment prendre les gens pour des cons ! Il n'y a jamais eu de politique vraiment libérale en France, la tutelle de l'Etat est toujours aussi forte, s'affranchir de la sécurité sociale est quasi impossible et si notre pays était un tel paradis "libéral", pourquoi les grandes entreprises s'empressent d'y faire fuir leur siège social ?
Mais là aussi, ça marche ! Quoi de mieux que de fustiger la finance et les riches pour se refaire une virginité.
Quoiqu'il en soit, François Fillon aura face à lui soit un social-démocrate qui s'est planté sur toute la ligne soit un crypto-socialo qui ne pourra qu'enfoncer encore plus le pays.
Pas sûr vraiment que la France sorte vainqueur en mai prochain.