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17 mars 2007 6 17 /03 /mars /2007 06:41
Comme annoncé, voici le premier article portant sur le livre La paix impossible de Fabien GHEZ et Liliane MESSIKA, un ouvrage qui sous forme de questions/réponses traitent des conflits au Moyen Orient, en particulier entre Israël et ses bien peu tolérants voisins mais qui débordent également sur d'autres cadres, l'Irak par exemple.

En quelques pages, les auteurs balaient tous ce que les médias ont balancé sur l'opération Iraq freedom. Oui, il y avait des AMD en Irak et elles ont déménagé avant la guerre. Oui, il y a des liens prouvés entre Al Quaïda et Saddam Hussein. Oui, la guerre contre l'Irak était légitime en regard des centaines de milliers de morts causés par le tyran.

A partir de la page 219 (le livre en compte plus de 600 avec moults graphiques, tableaux, reproduction de textes des différentes chartes....) , les auteurs nous expliquent qu'avant la guerre une filière russe était à l'oeuvre pour "déménager" les AMD irakiennes sous le nom de "Plan SARINDAR". Les noms de deux généraux russe, Vladislav ASHALOV et Igor Maltsev sont cités pour leur aide précieuse. Or, tout observateur du Moyen Orient sait que l'URSS puis la Russie de Poutine ont toujours eu une attitude plus qu'ambigüe envers les dictatures arabes.

Le livre explique également comment le Koweït empêcha le passages de têtes de missile chargées d'AMD le 2/10/03 pour une valeur de 60 millions de dollars. (Source al-Sayassah).

Mais bien entendu les soupçons les plus graves pèsent sur la Syrie. Entre le 10/01/03 et le 10/3/03, d'immenses fosses de 6/8m de côté et de 25m de profondeur ont été creusées dans la plaine de la Bekaa. Leur but ? Mettre à l'abri les AMD, déménagées juste avant la guerre comme l'ont avoué ou confirmé certains généraux irakiens. Là aussi, l'observateur attentif connaît les liens entre les deux partis Baas de Syrie et d'Irak. Les auteurs citent aussi une phrase de Bachar-el-Assad , le dictateur syrien (et grand ami de Chirac) qui le 6/1/04 déclarait que la Syrie avait désormais des armes biologiques et chimiques !!

A propos du terrorisme, que penser de Farouk HIZAZI, un palestinien qui fit partie des services de renseignements généraux irakien et qui rencontra début 2001 un certain Mohamed ATA à Pragues (le 4 janvier précisément) ? Coïncidence ? Peut être mais que penser de sa rencontre durant cette même année avec Ben Laden en Afghanistant ?

Les chroniqueurs qui disent qu'il n'y  a aucun lien entre Saddam et Al Quaïda ont oublié que dès le début de la guerre, Américains et forces Kurdes ont attaqué un camp de Ansar-al-Islam, un groupe terroriste affilié à Al Quaïda. D'ailleurs le 11 février 2004, les forces Kurdes arrêtaient Hassan GHOUL, un terroriste islamiste, en possession d'un CD-Rom qui établissaient sans ambiguïté la précense d'Ansar-al-Islam avant la guerre ainsi que des instructions sur le Jihad à mener en cas d'attaques US.

Enfin, les auteurs rappellent le soutien financier de l'Irak aux islamikazes palestiniens, le fait que l'Irak  a salué les attentats du 11 septembre . On ajoutera, pour info, que l'Irak est impliqué dans le premier attentat contre le WTC de 95 !!

Je ne résiste pas à l'envie de tailler un costard à De Villepin qui dans ces mêmes pages nous balancent des accusations délirantes sur la guerre mené selon lui "sur ordre de Sharon" et du "lobby sioniste de Washington".

Ces quelques pages se terminent par une condamnation sans appel du journal Le Monde qui en 2004 (et encore en 2007, voir mon article sur Les clés) niait sans réserves tous ces faits prouvés et établis.

(lire également sur l'ancien blog Drzz : http://drzz.over-blog.org/article-3765611.html Vous y trouverez des dizaines d'infos et de liens complétant cet article)
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15 mars 2007 4 15 /03 /mars /2007 06:34
Sans doute l'un des meilleurs bouquins pro-américains sortis l'an dernier. Un guide idéal de cloueur de bec !! Je republie la chronique parue sur Ublog en 2006 .



Eric Svane est un des animateurs de la Brigade de l'Argent des Français. C'est aussi un journaliste Free Lance . Il a la double nationalité danoise et américaine . Mais il a passé une grande partie de sa vie en Europe. Récemment, il a osé braver les islamistes français qui défilaient à Paris pour protester contre les caricatures de Mahomet. Rien que pour cela, il mérite le respect. Mais Eric Svane est surtout l'auteur de La Bannière Etalée, un livre formidable , préfacé par Guy Millière et dont le seul défaut, comme l'avait dit Claude Reichman, est d'être écrit un peu petit.

Le livre est en 3 parties :
Le capitalisme sauvage
Le péril rouge
Hyperpuissance

Chaque grand chapitre est divisé en une multitude de sous chapitres , souvent courts mais pas toujours (pour exemple, Les mécréants américains fait 18 pages) et qui permettent d'aller à l'essentiel. Svane écrit en français dans un langage clair, non dénué d'humour (pour exemple, pris au hasard à la page 108, l'auteur fait parler un activiste dit engagé en précisant qu'il pourrait être de n'importe quelle époque ou pays "Bonjour , je fais partie d'une élite de personnes qui sont plus visionnaires, plus tolérants , qui sont plus lucides, qui ont plus de coeur, et qui sont plus activiste que la moyenne. De ce fait ma vision des choses est plus juste que la norme....") et aligne des arguments en rafales.

Des arguments ? Mais contre quoi . Contre l'anti-américanisme , pardi. Mais le livre n'est pas qu'un catalogue de pleurs et de revendications à la Caliméro. Tout d'abord, Erik Svane met en place les arguments et les reproches que l'on fait aux USA . Puis, quasiment à chaque fois, trouve le même argument pour notre pays. Ainsi, on reproche aux USA de vouloir être hégémonique. L'auteur nous fait partager la vision des autres pays de la CEE qui se plaignent de la volonté hégémonique de la France en Europe. Ainsi, il retourne les plaintes que l'élite française reproche aux USA contre cette même élite. Les 2 sous chapitres sur De Gaulle sont éloquents et permettent de voir ce bon général sous un autre angle.

Mais Svane ne taille pas des croupières qu'à la France. La Suède en prend aussi pour son grade et l'auteur rappelle quelques vérités dérangeantes sur ce pays, sur sa collaboration avec les nazis, sur les tentatives d'Olof Palme pour que la Suède obtienne SA bombe atomique... Il fait également un parcours intéressant en Chine, en Irak , en Corse, en Afrique...... à chaque fois avec le même credo : l'anti-américanisme se nourrit de chimères , de délires mais appliquent souvent les mêmes recettes que l'on reproche aux USA.

Mais le livre va plus loin. Outre un catalogue impressionnant pour clouer le bec à tous ceux qui nous abreuvent de contre-vérités sur les USA (la pauvreté,la malbouffe, les SDF, le maccarthysme, l'ONU, la guerre de libération de l'Irak....) à base de chiffres, de témoignages, d'exemples .... , l'auteur ose même l'histoire fiction en imaginant un monde où Hitler aurait été "contenu" en Allemagne et arrive à une conclusion accablante : l'holocauste aurait eu lieu !! Tout parallèle avec l'Irak de Saddam n'est pas vraiment fortuit.

Bien entendu, La bannière étalée vise surtout les "bobos gauchos" et leur idéologie égalitaire (mais qui ne l'est pas), pacifique (mais qui est à géométrie variable) , tolérante (idem, on tolère les exécutions en Chine mais on les condamne aux USA) et surtout désinformatrice. Ainsi, le passage sur le maccarthysme apprend que , contrairement à la croyance répandue par la gauche, le nombre de "bannis" à Hollywood fut très bas et que ces "bannis" continuèrent à travailler et à glaner des Oscars, que les époux Rosenberg ont bien espionné au profit de l'URSS (cela, on le sait depuis longtemps mais la gauche fait mine de l'ignorer)..... Et ce n'est qu'un exemple, qu'un sous chapitre...
Toutes les 396 pages (écrites petites, je le rappelle) sont de cette qualité. Le lire est non seulement un acte de résistance à la pensée unique mais surtout une plongée rafraîchissante dans une autre façon de voir le monde. Tout néo-conservateur, tout pro-américain, tout ami de la liberté doit lire et acheter ce livre qui ne vaut que 17€.

Edité par les Editions Underbahn (Wilmington, Delaware, USA . Site Web : htttp://www.underbahn.net), La bannière Etalée peut être commandée dans n'importe quelle Fnac (au hasard). Si la charmante préposée aux livres de cette enseigne vous propose le dernier Lang, dites lui que le livre est sur Electre. Elle aura donc toutes les références nécessaires pour le commander. C'est ce que j'ai fait. Bon, la victoire sera complète quand le livre sera disponible dans n'importe quelle librairie.

Lisez le, offrez le, conseillez le, faites en un best seller. Car franchement, le livre le mérite amplement.
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14 mars 2007 3 14 /03 /mars /2007 11:57
En 2006, Xavier m'offrait gentiment la chronique du livre de BHL (le mari de la danseuse nue !!) Americain Vertigo.

Je la republie ici, toujours sans rien en changer :

AMERICAN VERTIGO, Bernard-Henri Lévy, Grasset, 2006
Je viens de terminer "American vertigo" de BHL... Les derniers chapitres ont été un vrai supplice. Je pense connaître le pays - et j'ai rarement lu un livre aussi faux sur les Etats-Unis d'Amérique que celui-ci.  Visiblement BHL ne veut pas informer son lecteur puisqu'il ne s'est lui-même pas informé sur les sujets qu'il traite dans son livre.
On commence par une comparaison historique absurde, plus honteuse encore de la part d'un Juif, celle de comparer la Shoah à l'histoire des Indiens d'Amérique. La lecture d'un livre d'histoire aurait permis à BHL de savoir que 95% des Indiens d'Amérique du Nord sont morts d'épidémies, de variole particulièrement. Quel lien avec la Shoah ? Aucun. On lit ensuite un BHL remonté devant le Crazy Horse Monument inachevé, accusant l'Etat américain de ne pas vouloir rendre hommage au chef de guerre sioux, alors que l'instigateur du projet avait posé comme condition de ne le terminer qu'à l'aide de dons de particuliers. On ne s'arrêtera pas sur le Pow-Wow ni sur les commentaires de Wounded Knee (qui n'a pas fait "des milliers" mais 290 victimes). On se bornera à constater que BHL est capable de rouler dix heures jusqu'au Dakota du Sud sans prendre le temps de se renseigner sur les lieux qu'il va visiter.
L'aristocrate de Saint-Germain-des-Prés continue son périple, dévoilant au passage son mépris pour la religion des autres (ah, nous dit BHL, ces Américains qui prient avant une course à Knoxville, quels attardés !) et se permettant même, dans cette ignorance crasse qui caractérise toute son oeuvre, d'accuser le créationnisme "d'imposture" et les gens qui sont ouverts à l'enseignement conjoint du darwinisme et du créationnisme de "fondamentalistes". Le moindre ouvrage sur le sujet aurait appris à notre aristocrate qu'il est scientifiquement démontré qu'une particularité acquise par l'experience d'un milieu ne se transmet pas dans les gènes de la descendance - en d'autres mots le coeur de la théorie de Darwin se révèle être faux. Ainsi, le chauffeur que BHL méprise ne fait pas preuve de naïveté mais fait valoir le droit d'expression de chacun en affirmant qu'il est tout à fait normal d'enseigner une théorie scientifiquement fausse, le darwinisme, aux côtés d'une théorie scientifiquement indémontrable, le créationnisme.
Que cela ne fasse. Dans "American Vertigo", BHL ne veut pas renseigner son lecteur mais conforter ses préjugés. Il déforme grossièrement la pensée des Républicains, mais offre un plein chapitre à une politologue de renom (Sharon Stone...). Lorsqu'il s'agit de rendre le débat Bush-Kerry, le porte-manteau d'Arielle Dombasle se fend de remarques si plates qu'on en sourit de dépit.
Chapitres après chapitres, la descente aux enfers continue. BHL discerne le renouveau démocrate au coeur du Texas, Etat farouchement républicain, puis prévoit avec une superbe tranquilité la fin de la religion aux Etats-Unis, à une période où l'évangélisme surfe sur une vague historique de succès. Faisant halte à Dallas, il lance une tirade particulièrement méprisante sur les courageux citoyens qui se battent pour défendre la vérité sur le meurtre de Kennedy, un sujet, faut-il le préciser, dont BHL n'a pas la moindre notion et il le prouve. Ce détour au Texas se finit en beauté lorsque notre bobo pédant traite des collectionneurs de Fort Worth de néonazis parce qu'ils s'intéressent à des vestiges de l'Allemagne hitlérienne ! On croit rêver.
L'avantage, c'est que le livre est interminable, et que chaque nouvelle remarque absurde chasse la précédente. A Savannah, BHL nous démontre tranquillement sa méconnaissance de l'architecture victorienne en y ajoutant un magnifique contre-sens historique (selon lui, c'était le Nord qui était jaloux du Sud pendant la Guerre de Sécession et non l'inverse !). Le passage sur les néoconservateurs est à l'image du reste de l'ouvrage. BHL fait passer Richard Perle pour un boy-scout et affirme avec un culot incroyable que William Kristol n'a rien d'un intellectuel, catégorie où lui-même s'inclut évidemment bien qu'il n'ai pas le quart du CV de son interlocuteur. Face à un Fukuyama désorienté, le coq parisien nous gratifie d'une analyse de la guerre en Irak faite de bric et de broc et sans aucune cohérence. Curieusement, BHL consacre plusieurs chapitres à reprocher le manque d'idées nouvelles des Démocrates, alors que lui-même n'a pas été capable de proposer quelque chose de neuf en 500 pages! Avant de terminer en beauté cette catastrophe littéraire, BHL résume ses rencontres avec Barack Obama et John Kerry alors qu'il dédie des chapitres entiers à Warren Beatty, Woody Allen et Norman Mailer...
Alors que s'achève cette chronique néo-aristocratique, on ne peut qu'être estomaqué de la vision de l'Amérique qui y est rendue. Ce ne sont pas les Etats-Unis, mais l'Amérique vu par un Français pour des Français. Etrangement, BHL parvient à démonter le seul cliché sur les Américains qu'on lui aurait accordé de bonne grâce (l'obésité) tout en conservant les autres, beaucoup plus contestables !
On ne sent pas, entre les lignes d'"American vertigo", tout ce charme qui fait des Etats-Unis une terre si intéressante. On ne discerne pas les véritables différences entre le Nouveau Monde et l'Europe puisqu'en absolutiste convaincu BHL insulte tous ceux qui ne partagent pas ses valeurs boboïstes. Il n'a guère pris le temps, non plus, de comprendre l'Amérique profonde. Le seul fait qu'il n'est pas visité un site historique, dans un pays aussi jeune et lié à ses Pères fondateurs, est une preuve éclatante de superficialité.
Que conclure d'"American vertigo" ? Rien, ou pas grand chose. Simplement penser aux dommages que ce livre va faire sur les relations transatlantiques. Les Américains verront leurs pires préjugés sur les Français confirmés et cela réveillera la nouvelle francophobie latente qui existe chez les descendants de ceux qui ont fui l'arrogance de l'aristocratie pour bâtir le pays de l'Oncle Sam. Tocqueville aimait les Etats-Unis, et en a rendu une vue honnête. BHL s'aime lui-même, et calque sa propre vision sur un pays qu'il n'a pas su apprendre. Devant un tel gouffre intellectuel, on a effectivement le vertige.

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13 mars 2007 2 13 /03 /mars /2007 18:37
Parmi les livres sur Chirac parus ces derniers temps, celui de Franz Olivier Gisbert est sans doute le plus interessant car il entend , non pas disserter sur l'action du président , mais plonger au coeur de la pensée de Chirac. FOG a été un journaliste proche de Chirac depuis le milieu des années 80 et , dépité sans doute , il livre donc le contenu de ses carnets. La méthode peut être discutable car il est clair que Chirac aurait parlé moins librement s'il avait su que tout serait un jour sur la place publique.

Mais au delà de cet aspect polémique, le livre vaut pour deux choses : les phrases souvent assassines de Chirac mais aussi de son entourage qui montrent la guerre qui se joue au sommet de la politique et le décryptage de l'action de Chirac à partir de sa vie d'homme privé.

Les "petites phrases" émaillent le livre. Rarement sympathique, elle montre la pensée du président qui ne s'embarasse pas de finesse quand il s'agit de dézinguer un ennemi. Son opinion envers Giscard, Balladur ou Jospin valent le détour. On notera que Gisbert ne fait pas dans la dentelle non plus quand il parle des mêmes ou qu'il analyse la personnalité de De Villepin. A ses yeux, la plupart de ceux qui ont accompagné Chirac, se sont opposés à lui sont des vaniteux, des imbéciles heureux, des fourbes...

La vie privée de Chirac est également mise en avant pour expliquer la faillite politique de l'homme : les problèmes de ses filles, ses infidélités, les trahisons qu'il a subi... Tout ceci explique son refus du pardon, son refus de la réforme, sa volonté de s'accrocher coûte que coûte au pouvoir, son refus de le partager et surtout tous ceux qu'il a abandonné sur le chemin sans états d'âme : Juppé, Pons, Chaban, Giscard, Noir, Madelin.... Le livre revient aussi sur l'affrontement entre lui et Sarkozy. Là aussi, les petites phrases volent bas et des deux côtés. Mais il est clair qu'entre le champion de l'immobilisme et le jeune loup qui "fait ce qu'il dit et dit ce qu'il fait", le choc ne peut être que brutal.

FOG revient sur tous les aspects de la vie politique depuis 86 : l'échec de 88, la trahison de Balladur, l'absence de soutien à Juppé , le bide de la dissolution, la cohabitation molle, le refus d'union nationale après 2002, les 5 ans pour rien de son 2eme mandat. Seuls éléments positifs dans ce triste constat : la reconnaisance de la responsabilité dans le drame de la collaboration, le musée des arts premiers (avec une phrase pipeau de Chirac sur les "80 millions d'indiens asssassinés depuis 1492 !!), la baisse des accidents de la route. Sacré bilan.

Car le livre montre Chirac comme il est : pas du tout à droite, changeant d'avis comme de chemises, menteur et fier de l'être, confondant les caisses de l'état avec son argent de poche.. N'en jetez plus, la cour est pleine.

Au final, on ne peut qu'être un peu écoeuré par le discours de FOG qui a quand même cottoyé Chirac pendant des années avant de le mettre en pièces. Certes, le constat est honnête voire nécessaire mais franchement le procédé est un peu laid.

Quoiqu'il en soit, si vous voulez comprendre pourquoi la France en est là après 12 ans de chiraquisme , lisez ce bouquin indispensable.
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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 10:32
Je continue à mettre en ligne les anciennes chroniques de livre d'U-Blog !! Retour sur un livre formidable qui décrit bien par le menu cette monstruosité qu'est devenue l'ONU

Passé quelque peu inaperçu , ce formidable bouquin , écrit par 3 ex employés de l'ONU (Kenneth Cain, Andrew Thomson et Heidi Postlewait) est un voyage dans les années 90 , dans une décennie qui est passé du formidable espoir des élections au Cambodge patronnées par l'ONU au fiasco monumental de la Somalie, de la Bosnie , d'Haïti et surtout du Rwanda.

Le livre est un récit à trois voix sur le quotidien de trois humanitaires, d'origines bien différentes (l'un est médecin, l'autre est juriste , la troisième cherche à fuir un mariage raté) sur les terrains les plus chauds de la planète. Commencée dans l'euphorie des premières élections libres au Cambodgen , l'histoire va se faire de plus en plus dure et de plus en plus âpre. On y assiste à la décomposition de l'idéal humanitaire et d'une organisation qui ne bougera pas lors du génocide rwandais, laissant ensuite à ses fonctionnaires le soin de répertorier les morts.

Il faut sauver la planète est très critique envers l'ONU , qui aurait fait subir des mesures de rétorsions aux auteurs dès sa parution aux USA, le livre l'est beaucoup plus envers Bill Clinton. Et cela les (rares) médias qui ont parlé du livre, se sont bien gardés de le dire. En revenant sur l'opération Restore Hope en Somalie, et en décrivant par le menu la mort de 19 soldats US (épisode retranscrit dans le film de Ridley Scott La chute du Faucon noir) , les auteurs n'ont pas de mots assez durs pour fustiger le manque de courage politique de Clinton qui abandonna le pays à son sort.

Dans la foulée, ce fut au tour d'Haïti d'être laché par les USA, toujours au nom du principe de "zéro morts US" cher à Clinton. Dans ce pays, il aura fallu quelques manifestations musclées des tontons Macoutes pour que l'Oncle Sam lache prise. A chaque fois , les auteurs narrent leur amertume mais aussi celle des populations que l'ONU était censé protégés. Un Somalien hurle son desespoir après le retrait US en disant que Aïdid (le général responsable de la guerre civile en Somalie) était à bout de force et qu'il fallait continuer à le traquer, pas se sauver.

Les auteurs nous parlent aussi des génocides bosniaques et rwandais, commis sans que la communauté intervienne. Alors que Clinton avait d'autre Monica à fouetter, des centaines de milliers de personnes mourront victimes de la barbarie mais aussi de l'incurie de l'ONU et du non interventionisme US.

Depuis le 11 septembre, l'Amérique a changé. Elle a retrouvé un président qui sait que la formidable machine américaine doit être au service de la planète, pas à celle d'une ONU décadente et incapable de prevenir le moindre conflit. Si Bush père n'avait pas été battu en 92 , on peut penser que Restore Hope n'aurait pas pris fin à cause de 19 morts. Ceux qui prônent un retrait de l'Irak devrait lire ce livre : ils verraient que lorsqu'on cède aux terroristes en espérant gagner la paix, on n'obtient qu'un sursis. Aux USA, le sursis a été court et s'est payé de 3000 morts le 11 septembre. Mais en Afrique, c'est 800 000 personnes qui ont payé la non-intervention de l'Amérique et du monde.

Le livre, à propos du Rwanda, évoque aussi la responsabilité française dans l'armement des milices. Là aussi, un argument passé sous silence par les médias. Etonnant, non ?

Il faut sauver la planète coûte 22€ et est édité aux Editions Payot. Vous le trouverez à la Fnac . Lisez le et comparez. Après peut être comprendrez vous mieux la doctrine Bush

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