Cacophonie à venir à l'assemblée

A force de jouer avec le feu, on se brûle. Une partie de la classe politique, président Macron en tête, vient de s'en rendre compte vue que les élections d'hier ont offert à l'extrême gauche et l'extrême droite plus de 200 députés et qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée. 

Si la percée de NUPES était prévisible, celle du RN n'a été vue par personne ! Les sondages sortis des urnes leur donnaient 25 députés, la réalité est 89 ! Sachant que le scrutin à 2 tours est toujours défavorable au RN, c'est un exploit. Bien entendu, la NUPES accuse le pouvoir de ne pas avoir donné de consignes de vote claires en cas du duel NUPES/RN. Mais la coalition de Mélanchon n'en a pas donné plus en cas de duel LREM/RN ou LR/RN. La responsabilité est donc partagée.

La NUPES, parlons en justement . Cet assemblage hétéroclite de PS, LFI, PS, verts et j'en passe a obtenu 131 députés, ce qui en ferait la première force d'opposition. Sauf que les différentes parties sont d'accord sur pas grand chose , bien au contraire. Si chaque parti de la NUPES veut revendiquer son indépendance, LFI aura moins de députés que le RN. Il est donc faux de dire que c'est la première force d'opposition. En fait, Mélanchon a échoué une fois de plus : il ne sera pas Premier Ministre, Dieu merci, et il a moins de députés NUPES qu'annoncé  ! Les prévisions de dimanche  dernier lui en donnait entre 180 et 200 !

Quoiqu'il en soit, avec 245 députés, Ensemble qui regroupe LREM , le Modem et d'autres parties, n'a pas la majorité absolue. Et cela, c'est une sacrée claque pour le président ! Un désaveu cinglant obtenu par une campagne d'une médiocrité absolue. Après s'être posé en barrière contre le RN, E.Macron a ensuite pris la NUPES comme cible, mais sans vraiment  expliquer de quoi seront faites les 5 prochaines années. Et comme les extrêmes ont multiplié les promesses démagogiques (gasoil à 1,40 €, 1063 € pour tous les étudiants , encadrement des prix d'un tas de trucs), les Français ont préféré le miroir aux alouettes. 

Pour gouverner, Macron et Elisabeth Borne, si elle reste Premier Ministre, n'ont donc plus le choix : il leur faudra faire des alliances. Le bon sens serait de les faire à droite. Après tout, 245 + 64 LR et on a la majorité. La pire des choses serait de regarder à gauche quand on voit la liste d'excités élus de chez la Nupes, les Rousseau, Corbière , Bompard et autres islamgauchistes qui n'auront que de cesse que de faire de l'obstruction systématique , à commencer par le dépôt d'une motion de censure le 5 juillet, alors que le nouveau parlement n'est pas encore entériné . Mais on sait que rien n'arrête le Président quand il s'agit de faire n'importe quoi.

Au final, ce sont bien les Français qui seront perdants ! Gageons que l'insécurité ne reculera pas, que rien ne sera fait pour le pouvoir d'achat des plus modestes - je parle de mesures raisonnables, pas de démagogie pour appâter le gogo - et que l'Islam radical continuera d'avance de moins en moins masqué. Quant à l'école, elle va s'enfoncer encore plus profondément dans des abimes de médiocrité. Bref, on est plus que mal barré.

Et la faute à qui ? aux 54% qui ont préféré aller à la pêche, mais qui ne manqueront pas de protester car la politique votée ne leur plait pas ? Aux extrêmes qui ont réussi, à coup de surenchère à entrer dans l'Assemblée ? aux gogos qui ont voté pour eux incapable que, juste un exemple , ils élisaient une jeune femme qui a fait croire à un étudiant baignant dans son sang à la Sorbonne alors que c'était une "fake news" ? A Macron qui a tout fait pour faire monter le RN, garant de sa réélection pour au final s'apercevoir que, mince, ça marchait ? 

A une droite complètement stupide, prisonnière du politiquement correct , refusant des alliances ?

Ou à tous ces facteurs réunis ?

Le résultat est là : un pays ingouvernable , une opposition dangereuse qui va se croire encore plus forte et qui n'hésitera pas à user de violence pour imposer ses vues, un président quasiment obligé de cohabiter, bref une belle cacophonie en perspective ! 

L'histoire nous dira si le 19 juin est un début ou un aboutissement. Ce qui est sûr, c'est que depuis 5 ans, les partis traditionnels sont à l'agonie et que de leurs cendres va forcément naitre un chaos nouveau.

Triste perspective.