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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 08:40
La photo de Lee Oswald authentifiée ?

(Je mets cet article avec un point d'interrogation, n'ayant pas envie que les complotistes me disent vendu à la CIA).

Comme beaucoup d'amoureux de l'Amérique, je me suis toujours passionné pour l'affaire Kennedy, sans doute l'assassinat politique le plus controversé de toute l'histoire et peut être l'un des plus mystérieux. On en sait plus sur celui de César en -44 alors qu'il n'existe aucune image, film ou témoignage direct. 

 

Pendant longtemps, sans doute influencé par l'excellente prestation de Kevin Costner dans JFK, j'ai penché pour le complot. Les différents ouvrages lus me confortaient dans cette direction (au hasard Notre homme à la maison blanche de Samuel et Chuck Giacana) et il est vrai que l'admiration que je portais à Kennedy de la conquête spatiale me masquait les autres zones d'ombres du personnages (ses relations avec la mafia, ses infidélités, son élection ric-rac, sa gestion de la crise de Cuba où, finalement, l'Amérique avait cédé plus de terrain en Turquie que je ne le croyais).

 

Cependant, un livre a quelque peu ébranlé mes convictions. Ce n'est pas un ouvrage historique ni l'oeuvre d'un spécialiste universitaire. C'est un roman : le 23/11/63 de Stephen King qui raconte comment un homme découvre un passage lui permettant de remonter le temps et qui décide de s'en servir pour sauver Kennedy. Un roman passionnant , comme seuls savent l'être les bouquins du King, haletant jusqu'à la dernière page et donnant un éclairage totalement  nouveau sur Harvey Lee Oswald. Si vous ne l'avez pas lu, faites le !

 

Ce qui m'a surtout troublé, c'est la postface. Stephen King est persuadé à 99% que Lee est le seul coupable et ses propos sont plus que convaincants. Son énorme documentation lui  a permis d'aller très loin dans la tête de ses personnages et il ne fait qu'appliquer le principe du rasoir d'Ockam : la théorie la plus simple est souvent la plus juste. King décrit Lee comme un raté qui battait sa femme et qui ne comprenait pas pourquoi il n'était pas encore célèbre. Il est quasiment certain qu'il avait tenté d'assassiner le général Walker (mais n'en étant pas sûr, il utilise une superbe astuce scénaristique pour que le héros ne puisse pas assister à cette tentative). Et en déduit que Lee pouvait être l'assassin de JKF. Bien entendu, King n'est pas un historien mais un professeur de langue devenu romancier. Ce qui n'en dévalorise pas son travail de recherche. 

 

Du coup, après avoir lu le roman il y a quelques années, je me suis repenché sur ma propre documentation, modeste par rapport à celle du King (rien que les mails qu'il a échangés atteignent 30 cm de haut) et je l'ai vu d'un oeil différent.

 

C'est également par la fiction que mes doutes ont pris corps. Il y a 2 ans est sorti l'excellent Parkland de Peter Landesman. Ce film n'a eu que 35 jours d'exploitation aux USA dans 257 cinémas. En France, il est resté une petite semaine à l'affiche. J'ai cependant pu le voir en salle. Parkland est l'anti-JKF d'Oliver Stone. Il ne se contente que de raconter les faits dont on est sûr : la façon dont fut capté le film de l'assassinat par un amateur, l'arrivée du corps à l'hôpital Parkland avec Jackie tenant dans ses mains un morceau du crâne de son mari, les tensions entre services secrets et personnels de l'hôpital à propos de l'autopsie, l'arrestation d'Oswald dans un cinéma, les dénégations de sa mère ou son meurtre par Ruby. A aucun moment, le cinéaste ne juge ou n'émet la moindre théorie. Il reconstitue les 48H entre les deux assassinats. Et aucun complot n'y pointe le bout de son nez puisque, comme le fit Stone en son temps, Landesman ne garde que ce dont il est sûr.

 

Il y a quelques jours, des chercheurs de l'université de Darthmouth ont donné les conclusions de leur travail sur la célèbre photo d'Oswald tenant son fusil qu'aurait prise Marina dans leur jardin. Les tenants du complot estimaient que la photo était truquée, les ombres  réelles ne pouvant coïncider avec celles que l'on voit sur le cliché. Or, en recréant le personnage en 3D et les lumières, ces spécialistes pensent le contraire, que le cliché n'est pas truqué. Bien entendu, l'article

(dont voici un lien :

 http://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/informatique/20151019.OBS7945/assassinat-de-jfk-non-la-photo-de-lee-harvey-oswald-n-est-pas-un-faux.html)

a été critiqué, certaines personnes estimant que la photo était truquée et que les universitaires ne pouvaient qu'être à la solde de la CIA.

 

Le diable réside dans les détails. Les 1% de marge d'erreur que se donne King également. Il est clair que, malgré la déclassification des documents (elle sera totale en 2035), la vérité ne sera jamais établie et même si elle l'est, il y aura toujours des gens pour la contester.

 

Pour ma part, je me suis rendu donc à cette idée simple : si la CIA, Castro, la mafia, Hoover, les Russes voulaient assassiner Kennedy, n'y avait-il pas plus discret qu'un meurtre en public devant des milliers de témoins ? Que Lee Oswald n'était qu'un minable frustré qui a eu la "chance" de tuer le président avant de se faire coincer comme un vulgaire malfrat, très amateur qui plus est. Ockam l'emporte. 

 

Mais bien entendu, vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec moi. Les historiens s'écharpant depuis 52 ans (balle magique, second tueur, liens de Ruby avec la police...), je serais quand même bien présomptueux de vouloir détenir le graal !

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