Sacré coup de théâtre quand même ! A 10 jours de l'élection présidentielle, voilà que le FBI vient de relancer l'affaire des emails de Clinton, révélée par Wikileaks il y a plusieurs mois et qui avait été enterrée en juillet dernier, d'une manière si scandaleuse que même la pire des républiques bannanières n'aurait osé faire de la sorte.
Est-ce que cela suffira pour relancer la campagne et surtout ne pas faire élire Clinton ?
Les sondages qui montrent que l'avance de la candidate démocrate fond comme neige au soleil pourrait y faire penser. Il est évident qu'une partie de l'électorat a bien conscience que la place d'Hillary n'est pas à la Maison Blanche, mais plutôt derrière les barreaux.
Ainsi, le dernier baromètre ABC donne 46% pour Trump, 45% pour Clinton ! Il y a 10 jours, Clinton avait 12 points d'avance sur son challenger républicain pour ce même baromètre.
Cependant, on peut toujours s'intéresser sur le silence des médias du monde entier durant cette période juillet-octobre à propos des emails. Dans un monde soit disant au service de la vérité, Clinton n'aurait même pas été qualifiée pour la course à la présidence tant le scandale est énorme. Mais 99% des médias ont préféré ne rien voir. Et vu que le FBI avait, dans un premier temps, choisi de fermer aussi les yeux, Clinton était renforcée. Il ne restait plus qu'à taper sur Trump, ce dernier étant mal aidé par son propre camp qui a décidé de faire l'impasse sur la Maison Blanche pour la 3eme fois consécutive et l'affaire était dans le sac.
Il est sans doute trop tôt pour se réjouir tant on sait que les Démocrates ne reculent devant rien pour salir leurs adversaires. Cela a marché avec Mc Cain, avec Romney (même si ces deux derniers étaient loin d'être des foudres de guerre) et cela peut encore marcher avec Trump, surtout quand on a 99% des médias qui font la campagne à vos côtés.
Mais désormais, cacher la vérité plus longtemps devient très compliqué. Et même si elle est élue, Clinton aura une épée de Damoclès sur sa tête que Trump ne manquera pas d'utiliser, à la différence du GOP qui avait refusé d'utiliser le scandale des dizaines de milliers de bulletins "perdus" des votants US à l'étranger.
Et quand on sait que Obama lui même a déclaré "Je ne crois pas que Comney, directeur du FBI, essaye d'influencer le résultat de l'élection", on est en face d'un retournement majeur. CAr, bien entendu, Clinton et ses acolytes n'avaient de cesse de dire depuis vendredi dernier que le FBI avait choisi son camp, qu'il voulait truquer l'élection. En balançant cette phrase, Obama se détache clairement de Clinton. Il n'a pas envie qu'elle l'entraîne dans sa chute et, tout mauvais président qu'il fut, il n'est pas idiot au point de couvrir un tel agissement.
Si Trump parvient à garder son calme, il peut avoir un boulevard devant lui en utilisant un argument simple : voulez-vous avoir comme président une personne qui a bafoué la loi à ce point et qui mériterait la prison ?