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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 07:01
300.jpgAvec les échecs successifs de Lions for Lambs et Dans la vallée d’Elah, il est temps de faire un petit point cinématographique sur la production basée sur l’après 11 septembre.

Les guerres ont toujours inspiré Hollywood. La 2e guerre mondiale fut l’objet de quantité de films tournés durant le conflit comme Première victoire. Même Hitchcock fut mis à contribution en mettant en scène un traître nazi dans Lifeboat. Le regard porté sur la guerre était un regard patriotique, parfois dénué de recul mais très très rarement négatif. L’Amérique savait pourquoi elle combattait.

Lors de la guerre du Vietnam, seul John Wayne avec Les bérets verts osa parler de manière positive du confit. Le film fut un échec commercial. Et les premiers grands films tournés sur le sujet le furent bien après la chute de Saigon et donnèrent une image négative du conflit.

En 2007, la donne a-t-elle changé ?

Chronologiquement, le premier film à parler, indirectement, des évènements fut La chute du Faucon noir, de Ridley Scott en 2002. Reconstitution minutieuse des événements de Mogadiscio, le film eut un grand succès aux USA (108 millions de dollars de recettes), moins dans le reste du monde (64 millions seulement) et portait un regard sans concession sur les années Clinton et sur l’abandon de la Somalie. Scott montrait surtout le courage des soldats US face à un ennemi quasi invisible de par son nombre et concluait son film par un message positif : même face à une légion fanatisée, des hommes vaillants pouvaient s’en sortir. p3086.jpg

Le terrorisme fut, quelques mois plus tard, au centre de La somme de toutes les peurs, le 4e opus des aventures au cinéma de Jack Ryan. Avec 118 millions de recettes (et 75 dans le reste du monde) ,  ce fut un nouveau succès. Mais, le script fut très édulcoré par rapport au livre de Tom Clancy qui désignait le Moyen-Orient comme source du terrorisme. Dans le film, ce sont des néo-nazis qui attaquent l’Amérique, coupables bien plus « politiquement correct » !! D'ailleurs , les terroristes modernes au cinéma sont désormais soit des ex des services secrets (Die Hard 4) soit des Européens. La série 24 heures Chrono ne prend pas autant de gants !! Un épisode de la saison 6 est d'ailleurs dédié à un gradé mort en Irak. (ce qui n'empèche pas Les années Laser de dire que la série dénonce la présidence actuelle).

Un an plus tard, Les larmes du soleil, d’Antoine Fuqua  s’en sortit moins bien. Seulement 43 millions de dollars de recettes (et 42 dans le reste du monde) pour ce film au message similaire à La chute du Faucon noir. Là aussi, une poignée de soldats se dresse contre la lâcheté des démocraties et ose affronter un ennemi brutal et fanatisé. Willis  Républicain de cœur porta le film sur ses épaules, n’hésitant pas à le défendre. On ne lui pardonna pas.

En 2004, le choc Farenlies 9/11 prouva par a+b qu’Hollywood était entrée dans l’ère de la désinformation. Manipulant les images, faisant croire à tout un peuple que l’Irak était un paradis et que les Bush avaient menti à l’Amérique au sujet du 11 septembre, Michael Moore se fit un bon paquet de dollars (119 millions aux USA, 103 dans le reste du monde) et obtint la Palme d’or la plus honteuse de tous les temps !! Mais à y regarder de plus près, le documentaire eut surtout du succès sur les côtes est et ouest des USA. Le centre du pays préféra La passion du Christ (370 millions) ainsi que le reste du monde (241 millions). Mel Gibson pourtant opposé à la guerre en Irak prouvait lui que le cœur américain restait du côté des opprimés, pas des menteurs.
Pour revenir à Moore, comme l’écrivait un critique US en 2004, le film n’a finalement convaincu que ceux qui l’était déjà.

De plus, Moore échoua a ne pas faire réélire Bush !! C’est le contraire qui se passa. Et dans les grandes largeurs !!

En 2005, Syriana, un pamphlet anti-républicain porté par Georges Clooney réussit à rembourser son budget de 50 millions (50,8 millions de recettes aux USA, 43 dans le reste du monde). La même année, l’acteur présentait son film anti-maccarthysme (en prenant pas mal d’arrangements avec la réalité) Good night and Good Luck. Avec 31 millions de recettes (23 dans le reste du monde), le film remboursa son petit budget (7 millions) mais fut considéré comme un échec. Clooney obtient d’ailleurs nettement plus de succès dans des purs produits hollywoodiens comme Ocean’s Eleven ou Perfect Storm !! Ce qui ne l’empêche pas de clamer en Europe qu’il est considéré comme un traître aux USA.

Quelques mois plus tard, Sam Mendes, réalisateur de American Beauty et Les chemins de la Perdition décide de s’attaquer à la première guerre du golfe avec Jarhead. Malgré un propos plutôt révisionniste (la guerre de 91 n’a servi à rien. Les Koweitiens apprécieront), le film obtient un bon succès aux USA (62 millions) mais se plante dans le reste du monde (34 millions). Le parallèle avec la guerre actuelle est rapidement fait par quelques journalistes plutôt paresseux et surtout totalement à côté de la plaque.

Écartons nous un peu du sujet pour évoquer le triomphe du Monde de Narnia. Certes le film n’a rien de post-11-septembre, mais son sujet central (la résurrection d’un dieu tout puissant) montre que l’Amérique (et le reste du monde) apprécie les films qui affichent clairement leur idéologie chrétienne.

En 2006, Vol 93, malgré ses qualités, et son metteur en scène (Paul Greengrass) n’a pas réussi à s’imposer. Certes le film qui mettait directement en scène le 11 septembre n’a obtenu que 1871 cinémas mais avec 31 millions aux USA (et 44 dans le reste du monde) et malgré un petit budget de 15 millions, on ne peut pas parler de succès.

Quelques mois plus tard, World Trade Center a bénéficié de deux fois plus de cinémas et a engrangé 70 millions aux USA (et 122 dans le reste du monde pour un budget de 65). Le propos plutôt ambiguë du film lui a sans doute servi, Stone ménageant la chèvre et le chou, même si l’on sait qu’il est plutôt démocrate. Son film sur Nixon (pas vraiment une réussite d’ailleurs) le prouve.

L’année 2007 a vu un subtil changement s’opérer.

Elle a commencé avec le triomphe du très néo-conservateur film de Zack Snyder, 300 !! 210,6 millions aux USA et 246 dans le reste du monde. Une vague de haine a déferlé de la part de la presse « engagée » qui n’a pas supporté le succès de cette histoire intemporelle où une poignée s’offre en sacrifice pour une plus grande cause !!

Puis coup sur coup, trois films anti-Bush se sont crashés au box-office.

Dans la vallée d’Elah, de Paul Haggis a ouvert le bal en septembre : Bilan, 6 millions de dollars de recettes aux USA, 3 dans le reste du monde. Un échec sans appel.

Rendition s’intéressait aux agissement « scandaleux » de la CIA qui ose enfermer des islamistes n’a pas fait mieux : 9,7 millions aux USA et 5 dans le reste du monde. Reese Witherspoon, Meryl Streep (déjà) et Jake Gyllenhaal n’ont pas pu éviter le naufrage.

p16553.jpgPlus cruel encore, Lions for Lambs qui entendait dénoncer l’administration Bush et la guerre en Afghanistan. 35 millions de budget, Redford derrière et devant la caméra, Tom Cruise et Meryl Streep à l’affiche. Et 11 millions en 10 jours !!  20 dans le reste du monde. Pas de doute, la critique pure ne paye plus.

Et dans le même temps, Le Royaume frôle les 50 millions de dollars aux USA (30 de plus dans le reste du monde). Sans être un succès (le film a coûté 70 millions), il montre que l’Hollywood de « droite » n’a pas encore dit son dernier mot et que l’Hollywood de « gauche » ne fédère pas autant qu’elle plaît à le croire.

En résumé, si l’on excepte Farenlie 9/11, les films anti-Bush n’ont pas réussi à s’imposer comme de gros succès. Aucun n’a dépassé la barre des 80 millions. Les trois derniers ont été des échecs patents.

Les films inspirés directement par le 11 septembre n’ont pas vraiment convaincu, mais n’ont pas perdu d’argent.

Les films ouvertement  néo-conservateurs comme 300 ou La passion du Christ ont été des triomphes.

Enfin, un film comme Le Royaume ne peut être considéré comme un succès, mais  , aux vues de ses résultats, il dépasse quasiment tous les films sur le sujet en 2007.

On attend tout de même le premier film positif sur la libération de l'Irak. L'assaut sur Faloudja devait être porté à l'écran avec Harrison Ford en 2006 mais l'on attend toujours.

C'est peut être cela le véritable "engagement" d'Hollywood : emboîter le pas aux médias et ne montrer qu'une seule facette des choses.

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commentaires

C
Concernant 24 heures chrono, ils respectent les soldats et leurs compatriotes morts au combat mais :-Les Palmers sont les meilleurs présidents de la saisons et ils sont démocrates.-On se souviens des présidents Républicains complétements à l'ouest.-Dans la saison 2 des Américains organisent d'énormes attentats dans leur pays pour pousser à une guerre au moyen orient et avoir un controle sur des réserves pétrolières...-Dans la saison 5 des Américains organisent encore des attentats afin de s'assurer le controle de ressources pétrolières en Asie...En effet, ce n'est pas une série qui prend des gants pour dire la vérité.
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D
Redacted, le film "préféré" de Drzz cumule royalement 44 651 $ en 10 jours aux USA !!<br /> <br /> Certes, le film de De Palma n'a que 15 cinémas mais quand on sait qu'avec la moitié de ce nombre de salles La Môme (rebaptisé La vie en Rose) a atteint les 600 000 $ (avant d'aller passer la barre des 10 millions dans 178 cinémas) ....
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D
Petite Mise à jour :<br /> <br /> Lors de son 3e Week end, Lions for Lambs chute de 61% !!! Et ne cumule que 13 millions de dollars. C'est le pire score pour Cruise depuis le début de sa carrière.<br /> <br /> Et un échec cuisant pour Redford qui retrouve le niveau de Milagro en 88 (le film avait gagné 13,8 millions de dollars mais avec 437 cinémas seulement et un prix du ticket moins cher qu'en 2007)
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J
Vous oubliez de dire que monsieur Sarkozy s'est appliqué à essayer de séduire les Démocrates lors de sa dernière visite aux USA .Normal, quand on a l'habitude de jouer sur tous les tabeaux .
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M
"She's a woman who is not liked by everybody. But she's strong and she has convictions," Bernadette Chirac, told the weekly Le Figaro magazine. "From the first look, the first words, Hillary Clinton is a friendly, smiling person," she said. She even expressed interest in attending the Democratic convention in Denver in August: " if I can be of any use to her somewhere in the campaign, I'm available." C’est le top du top. Bernadette Chirak soutient publiquement Hillary Clinton. Elle l’a dit au Figaro Magazine et l’agence Reuters a repris l’info (extraits ci-dessus). Lady Chirak trouve Cruella Clinton « gentille et souriante ». Lady Chirak veut – c’est elle-même qui le dit – « participer à la convention démocrate à Denver ». Lady Chirak ajoute qu’elle veut se rendre « disponible pour la campagne ». Elle insiste. « Je suis disponible ». Hébédidon. L’ex-locataire, au féminin, de L’Elysée est donc, comme son mari d’ailleurs, une femme de gauche. Trois journalistes et un professeur universitaire ont récemment expliqué que Moadame Clinton est lesbienne. Moadame Clinton n’a pas porté plainte pour diffamation. Hep, Lady Chirac, soyez disponible, mais prudente, quand même. A moins que tout ceci soit une manœuvre pour que Jacot et Bernadette – dans l’hypothèse où la miss Clinton deviendrait présidente – puissent vivre un exil doré aux Bahamas, à l’abri de la justice française. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour rester à l’abri.
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