Une fois de plus, pour les sondeurs et pour les médias, la messe est dite. Hollande va balayer Sarkozy et plutôt deux fois qu'une. La bave aux lèvres, toute la gauche, qu'elle soit médiatique, politique, syndicale, n'attend que le coup de sifflet final pour sonner la charge ! A 53/47 pour le président de Tulle, on peut penser que c'est effectivement plié. Et comme il refuse toujours le débat, donc la confrontation, les Français ne peuvent pas se rendre compte de la dangerosité de son projet.
Pourtant la droite est majoritaire dans ce pays. Elle dépasse de 5% les voix du total des gauches et l'élection de dimanche dernier montre clairement que la révolution conservatrice a toujours le vent en poupe chez nous. Mais cette droite, veut-elle vraiment la victoire de l'un des leurs ?
Il est clair que la balle est dans le camp des patriotes. Soit ils espèrent une hypothétique recomposition de la droite, mais qui se ferait forcément dans l'opposition avec un Hollande au pouvoir (et tous les risques que cela comporte), soit ils se mobilisent pour que cette droitisation de la vie politique se fasse avec Sarkozy au pouvoir. On a bien vu hier que le PS, après avoir critiqué le soutien du président aux policiers et à la présomption de légitime défense, a vu Hollande faire la même proposition. Le socialiste court aussi "ventre à terre" après les voix du FN. Bayrou ne s'en aperçoit-il pas ?
Je continue à penser que Marine Le Pen a tort d'espérer la victoire de Hollande car une partie de son électorat ne lui pardonnera pas. Et s'il y a implosion de l'UMP, que gagnera-t-on ? Le FN aura-t-il vraiment des députés aux législatives si la droite est encore plus divisée que maintenant ? Elle parie sur le fait que les membres de l'UMP la rejoindront. Mais doit-on vraiment rejoindre un parti qui vous insulte depuis 30 ans.
Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est que le FN pense encore et toujours gagner seul contre tous. Or, il a fallu une union RPR-UDF pour chasser la clique socialiste en 1986. Les centristes ne se reconnaissent pas en Hollande et savent que la politique qu'il mènera est la pire que l'on puisse mener pour la France, mais aussi pour l'Europe !
Quand à ceux qui estiment que le président doit envoyer des signaux forts à Marine Le Pen et non pas seulement à ses électeurs, qu'ils n'oublient pas que la démocratie médiatique n'existe pas. Regardez ce qui s'est passé avec Lucas. Pour un jeu de mot un peu bébête, mais bien moins brutal que de comparer Sarkozy à Pétain (ce qui est ironique quand on sait que le seul président pétainiste fut Mitterrand), le président a dû subir un déferlement médiatique une fois de plus sans précédent ! Sur le débat d'hier, il a encore dû passer plusieurs minutes à s'expliquer, s'excuser, tout cela au dépend de la vraie campagne.
La liberté d'expression recule de plus en plus. Eric Brunet dans un de ses articles a même dévoilé que certains à gauche blacklistes les journalistes de droite ! Il n'y en a déjà pas des masses, mais la purge annoncée par Hollande ne se fera pas qu'au niveau du sommet de l'état.
La droite l'emportera si elle oublie ses querelles. L'élection passée, il sera bien temps de voir pour les législatives. Annoncer des accords avant le deuxième tour, c'est donner immédiatement la clé de l'Elysée à Hollande. Car la presse aux ordres du PS se déchaînera ! Quand Sarkozy dit que Le Pen est compatible avec la République (ce qu'avait dit Duflot soit dit en passant), on le compare à Pétain. Imaginez ce qui se passera s'il dit "Je veux un accord avec le FN" !
De toutes façons, Marine Le Pen ne veut pas d'accord. Elle est aussi fautive que l'UMP dans cette histoire. Son attitude jusqu'au boutiste, son refus de reconnaître ne serait-ce qu'une qualité au président sortant, montre qu'elle n'est qu'une politicienne comme les autres.
En cas d'élection d'Hollande, les électeurs de droite s'en rappelleront.